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DUBAI, 7 janvier (Reuters) - L'Arabie saoudite envisage de placer en Bourse une partie du capital de sa compagnie pétrolière Saudi Aramco dans le cadre d'une vague de privatisations destinée à lever des fonds pour le royaume dans un contexte de pétrole bon marché, a déclaré le vice-prince héritier d'Arabie saoudite Mohamed ben Salman.

Aramco est la plus grande compagnie pétrolière au monde avec des réserves d'environ 265 milliards de barils, soit plus de 15% des réserves mondiales. En cas d'introduction en Bourse, elle pourrait devenir la première entreprise valorisée 1.000 milliards de dollars (920 milliards d'euros) ou plus, estiment des analystes.

"C'est un sujet qui est en cours d'examen et nous pensons qu'une décision sera prise dans les prochains mois", a dit Mohamed ben Salman au journal The Economist.

"Personnellement, je suis enthousiaste au sujet de cette mesure. Je crois que c'est dans l'intérêt du marché saoudien, que c'est dans l'intérêt d'Aramco et que c'est dans l'intérêt d'une transparence accrue et de la lutte contre la corruption, si elle existe, qui pourrait évoluer autour d'Aramco", a-t-il ajouté dans cette interview publiée jeudi.

Mohamed ben Salman ne précise pas la part d'Aramco que le royaume pourrait vendre. La compagnie produit plus de 10 millions de barils par jour, soit trois fois plus que la plus grande compagnie pétrolière cotée au monde, l'américaine Exxon Mobil.

Une telle vente pourrait couvrir quasiment l'intégralité du déficit public de près de 100 milliards de dollars enregistré l'an dernier par l'Arabie saoudite en raison de l'effondrement des cours du pétrole.

Mohamed ben Salman, influent sur les choix économiques du royaume en raison de son titre de président du Conseil des affaires économiques et du développement, a ajouté que l'Arabie allait vendre des parts d'entreprises publiques dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la défense.

"Cela va alléger la pression sur le gouvernement et certaines de ces opérations pourraient générer de bons profits", a-t-il dit.

Face aux inquiétudes de certains investisseurs quant à la capacité du royaume saoudien à faire face durablement à un contexte de prix pétroliers bas, Mohamed ben Salman a assuré que le faible endettement et le large éventail d'actifs de l'Arabie saoudite lui permettaient de résister facilement aux pressions financières.

Dans le cadre de ses efforts pour diversifier ses revenus au-delà de la manne pétrolière, l'Arabie envisage de créer une taxe sur la valeur ajoutée en coordination avec ses voisins du Golfe. Cette TVA ne s'appliquerait pas aux produits de première nécessité tels que l'eau ou les produits laitiers.

"Nous allons tenter de faire cela d'ici fin 2016 ou en 2017 et nous allons tenter de faire ça vite", a-t-il dit, ajoutant qu'"il n'y aura pas d'impôt sur le revenu et pas d'impôt sur la fortune". (Andrew Torchia; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)