(Actualisé avec Khamenei et Turquie)

BEYROUTH, 8 août (Reuters) - L'Iran n'a rien à craindre, a déclaré le guide suprême de la Révolution iranienne, Ali Khamenei, qui faisait de toute évidence allusion à l'instauration de sanctions américaines contre Téhéran, entrées en vigueur cette semaine.

Les sanctions rétablies par Washington contre l'Iran ont conduit d'ores et déjà des banques et nombre d'entreprises du monde entier à revoir à la baisse leurs échanges avec l'Iran. Les entreprises qui continueront de commercer avec l'Iran se verront fermer l'accès au marché américain, en vertu de ces nouvelles sanctions, a rappelé mardi le président Donald Trump.

"En ce qui concerne notre situation, ne soyez pas inquiets du tout. Personne ne peut rien nous faire", a déclaré l'ayatollah Khamenei sur son site internet officiel.

"Il n'y a pas lieu d'en douter", a-t-il dit, au lendemain de l'entrée en vigueur des sanctions américaines.

Quelques heures plus tôt, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, cité par un journal iranien, assurait que les Etats-Unis ne pourraient pas empêcher l'Iran d'exporter du pétrole.

Les Etats-Unis rétablissent leurs sanctions contre l'Iran en conséquence de leur retrait de l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien - signé par l'Iran, les membres permanents du Conseil de Sécurité de l'Onu (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie) et l'Allemagne.

Les autorités américaines ont déclaré ces dernières semaines qu'elles visaient à réduire à zéro les exportations de pétrole de l'Iran afin de faire pression sur la République islamique pour qu'elle mette fin à ses programmes nucléaire et balistique et cesse d'intervenir dans les conflits régionaux en Syrie et en Irak.

"Si les Américains veulent garder en tête cette idée simpliste et impossible, ils devraient également en connaître les conséquences", a déclaré Mohammad Javad Zarif. "Ils ne peuvent pas penser que l'Iran n'exportera pas de pétrole et que d'autres exporteront."

Le ministre n'a pas précisé quelles seraient les conséquences pour les États-Unis.

La Turquie, elle, va continuer d'acheter du gaz naturel à l'Iran, conformément au contrat qui la lie à Téhéran sur le long terme, a déclaré mercredi le ministre turc de l'Energie, Fatih Donmez. Si la compagnie pétrolière turque Tupras a réduit ses achats de pétrole à l'Iran, le ministre de l'Energie a fait part de l'intention d'Ankara de continuer de se fournir en gaz en Iran et indiqué qu'une délégation turque se trouvait à Washington ces jours-ci pour tenter d'aplanir les différends entre Etats-Unis et Turquie, entre autres sur le dossier des sanctions visant l'Iran. (Babak Dehghanpisheh; Danielle Rouquié et Eric Faye pour le service français)