Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'attend à ce que les taux d'intérêt commencent à baisser d'ici le milieu de l'année prochaine, conformément aux estimations d'un récent sondage Reuters, bien que les dernières données économiques aient rendu la banque centrale plus optimiste.

"Nous savons que les choses vont commencer à s'améliorer. L'inflation diminue. Nous pensons que les taux d'intérêt vont commencer à baisser probablement au milieu de l'année prochaine", a déclaré M. Trudeau au New York Times lors d'un entretien accordé juste avant son retour au Canada après avoir assisté à l'Assemblée générale des Nations unies.

La popularité de M. Trudeau, mesurée par les sondages d'opinion, a chuté alors que les Canadiens font face à une crise du coût de la vie, déclenchée par le rythme record des augmentations des taux d'intérêt de la banque centrale pour juguler l'inflation.

Bien que l'inflation ait diminué par rapport à son pic, l'IPC du mois d'août a atteint 4 %, dépassant ainsi l'objectif de 2 % de la banque centrale, et le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que les taux n'étaient peut-être pas assez élevés.

Une majorité d'économistes, 24 sur 34, interrogés entre le 24 et le 30 août, s'attendent à ce que la Banque du Canada maintienne son taux directeur au niveau actuel de 5 % ou plus au moins jusqu'à la fin du mois de mars 2024. La médiane prévoit des réductions de 50 points de base d'ici la fin juin de l'année prochaine, conformément aux attentes de la Réserve fédérale américaine.

M. Trudeau s'est immiscé dans un débat sensible sur la politique monétaire et les commentaires antérieurs sur les taux d'intérêt formulés par son gouvernement et d'autres politiciens provinciaux ont soulevé des questions sur l'indépendance de la banque centrale.

Au début du mois, la ministre des finances, Chrystia Freeland, a défendu l'indépendance de la Banque du Canada après que ses commentaires selon lesquels la décision de la banque centrale de maintenir le taux d'intérêt "est un soulagement bienvenu pour les Canadiens" aient suscité des inquiétudes contraires.

Le cabinet du Premier ministre a refusé de commenter samedi la remarque de M. Trudeau.

Le chef du parti conservateur, Pierre Poilievre, a accusé les dépenses massives du gouvernement Trudeau pendant la pandémie d'être à l'origine de l'inflation et de la crise financière.

"Les gens sont en colère contre les gouvernements parce que les choses ne vont pas très bien et que les gens sont inquiets. Alors, oui, c'est une période difficile", a déclaré M. Trudeau au journal.