Tokyo (awp/afp) - La consommation des ménages japonais s'est légèrement repliée en juillet après l'éphémère rebond du mois précédent, a annoncé mardi le gouvernement, signe de la faiblesse persistante de la demande dans la troisième économie mondiale.

Le mois dernier, les dépenses des foyers ont reculé de 0,2% sur un an, un chiffre inférieur aux attentes des économistes interrogés par l'agence Bloomberg (+0,7%), après une hausse de 2,3% en juin qui avait mis fin à une longue série négative de 15 mois.

Des analystes ont cependant relativisé ce chiffre, préférant retenir les performances du marché du travail, avec un niveau de chômage au plus bas depuis 1994. Celui-ci est resté inchangé en juillet par rapport au mois précédent, à 2,8% de la population active.

Dans le même temps, les conditions d'emploi, du moins sur le papier, se sont encore améliorées, avec 152 offres pour 100 demandes (contre 151 pour 100 en juin), un ratio inédit depuis les années 1970.

Cette situation est de nature à "soutenir les revenus des ménages", en tirant les salaires vers le haut, "et apporte un vent favorable pour la consommation des foyers", a commenté Capital Economics dans une note.

Le Premier ministre Shinzo Abe a lancé fin 2012 une stratégie de relance baptisée "abenomics" pour tenter de doper l'activité et vaincre la déflation. Si les résultats de cette politique ont été très mitigés, le Japon bénéficie actuellement d'une conjoncture internationale favorable.

Il a ainsi affiché au printemps une croissance vigoureuse (+1% d'avril à juin), après déjà cinq trimestres positifs, soit la plus longue période d'expansion de l'archipel depuis celle connue entre début 2005 et mi-2006.

L'inflation reste cependant très faible, un défi pour la Banque du Japon (BoJ) qui a lancé en 2013 un ambitieux programme d'assouplissement monétaire. Selon des statistiques publiées la semaine dernière, les prix à la consommation ont augmenté de 0,5% en juillet sur un an.

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