Tokyo (awp/afp) - La consommation des ménages japonais a progressé en février (+1,6% sur un an en données réelles), pour la première fois en quatre mois, selon des chiffres publiés vendredi, cependant en dessous des prévisions alors que les hausses de prix pèsent sur les dépenses.

Les économistes du consensus de l'agence Bloomberg s'attendaient ainsi à un rebond nettement plus prononcé de 4,8%.

Et en comparaison sur un mois, les dépenses des ménages ont reculé de 2,4%, toujours en données ajustées de l'inflation.

La hausse des prix à la consommation dans le pays, qui affecte depuis l'an dernier les dépenses des foyers japonais, a ralenti en février à 3,1% sous l'effet des subventions aux factures d'énergie accordées par le gouvernement.

Mais tout en décélérant, l'inflation s'étend désormais à un plus large éventail de secteurs au-delà de l'énergie, pesant sur la consommation des ménages et sur les revenus des entreprises.

Les consommateurs nippons souffrent aussi du yen faible, qui gonfle depuis l'an dernier les prix des biens importés.

La chute de la monnaie nippone face au dollar et à l'euro depuis près d'un an est notamment liée au décalage entre la politique monétaire toujours ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ) et les resserrements drastiques menés aux Etats-Unis et en Europe.

Malgré l'inflation qui a dépassé depuis avril dernier son objectif de 2% et une forte pression spéculative pour qu'elle remonte ses taux, la BoJ a maintenu son cap jusqu'à présent, estimant que les conditions ne sont pas encore réunies pour changer sa politique, avec une reprise économique encore fragile et des hausses de salaires insuffisantes.

Selon des données publiées séparément vendredi par le ministère du Travail, les salaires réels (corrigés de l'inflation) au Japon ont ainsi baissé de 2,6% sur un an en février, le 11e mois consécutif de recul.

Certains analystes pointent aussi l'impact d'un facteur saisonnier sur les dépenses des ménages: les allergies au pollen, en forte hausse cette année et déclarées "problème de société" cette semaine par le Premier ministre japonais Fumio Kishida.

Selon une estimation d'un médecin conseiller de la Société japonaise d'allergologie, l'économie nippone subit chaque année des pertes de l'ordre de 5.000 milliards de yens (34,8 milliards d'euros) en raison de la baisse de productivité liée aux allergies.

afp/rp