(Actualisé avec Kerry, précisions)

VIENNE, 11 juillet (Reuters) - Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a estimé samedi que le moment était "venu de décider, maintenant que tout est sur la table" dans les négociations entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran.

"Maintenant que tout est sur la table, le moment est venu de décider", a-t-il dit dans une déclaration à Reuters après avoir eu des discussions bilatérales à Vienne avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et le secrétaire au Foreign Office, Philip Hammond.

"Il reste toujours des questions difficiles à résoudre", a pour sa part déclaré John Kerry sur Twitter après avoir rencontré Zarif.

Les deux hommes se sont entretenus pratiquement tous les jours depuis que le chef de la diplomatie américaine est arrivé à Vienne il y a plus de deux semaines.

On ignore si le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, va rejoindre ses homologues dans la capitale autrichienne.

L'Iran et les grandes puissances ont une nouvelle fois reporté vendredi la date limite pour la fin des discussions, cette fois-ci fixée à lundi.

Il s'agit du troisième report de la date-butoir en deux semaines de pourparlers à Vienne, où ont lieu les rencontres entre les diplomates iraniens et leurs homologues du groupe P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne).

Plusieurs pierres d'achoppement empêchent encore les négociateurs de s'entendre, notamment la question de l'embargo de l'Onu sur la vente d'armes à l'Iran -- les pays occidentaux veulent le maintenir -- et l'inspection de sites militaires par des experts internationaux.

Les deux parties ne cessent d'assurer que des progrès sont réalisés mais le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, a déclaré vendredi que ceux-ci étaient "lents et pénibles".

Les négociateurs s'étaient donné pour mission de parvenir à un règlement avant vendredi matin à 06h00 (04h00 GMT) pour limiter la marge de manoeuvre du Congrès américain, dominé par les Républicains.

Faute d'accord dans les temps, les membres du Congrès auront désormais 60 jours, et non plus 30, pour étudier le texte sur lequel les diplomates des deux bords se mettront peut-être d'accord.

L'administration démocrate du président Barack Obama craint que ce doublement du délai ne fasse capoter l'accord, compte tenu de l'hostilité d'une partie du Congrès au règlement d'un litige qui dure depuis plus de douze ans. (John Irish et Louis Charbonneau, avec Parisa Hafezi, Arshad Mohammed et Shadia Nasralla, Simon Carraud et Guy Kerivel pour le service français)