DUBAI, 17 octobre (Reuters) - Le bilan de l'incendie survenu samedi soir dans la prison d'Evin, un centre pénitentiaire du nord de Téhéran où sont détenus des opposants politiques et des ressortissants étrangers, s'est alourdi à huit morts, ont annoncé lundi les autorités judiciaires iraniennes.

Les circonstances du sinistre restent incertaines.

Selon les autorités judiciaires, un atelier a été incendié "à la suite d'une bagarre entre un certain nombre de prisonniers condamnés pour des délits financiers et des vols".

Des décès sont dus à l'inhalation de fumée et plus de 60 personnes ont été blessées, dont quatre sont dans un état critique, selon les médias d'Etat.

La prison d'Evin a été placée en 2018 sur la liste noire du gouvernement américain pour "graves violations des droits de l'homme".

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, 63 ans, est détenue dans cette prison. Arrêtée en 2019 pour espionnage, elle a été condamnée à cinq ans de prison. Emprisonnée pendant plus d'un an puis libérée et assignée à résidence, elle a de nouveau été incarcérée à Evin en janvier 2022.

Selon la presse officielle, des forces contre-révolutionnaires sont à l'origine de l'incendie, avec l'aide de services de renseignement étrangers, dans le contexte des troubles qui agitent le pays depuis la mort le 16 septembre de la jeune Mahsa Amini aux mains de la police des moeurs à Téhéran.

Les organisations de défense des droits humains estiment qu'au moins 240 manifestants, dont 32 mineurs, ont été tués dans la répression du mouvement de contestation, ce que le gouvernement iranien nie.

Par ailleurs, plus de 8.000 personnes ont été arrêtées dans 111 villes, a indiqué samedi l'agence de presse militante iranienne HRANA.

FARIBA ADELKHAH

French-Iranian academic Fariba Adelkhah (Rédigé par Michael Georgy, version française Dina Kartit, édité par Sophie Louet)