Si le quatrième cimentier mondial déposait une telle demande, il rejoindrait la cohorte de groupes allemands souhaitant profiter des quelque 100 milliards d'euros que Berlin pourrait consacrer à soutenir ses entreprises en difficulté.

Il pourrait cependant s'avérer difficile de convaincre les responsables politiques d'aider le groupe, contrôlé à présent par le fils de Merckle. Le père s'était jeté en janvier dernier sous un train après avoir perdu le gros de sa fortune en Bourse.

"Une aide publique est quelque chose que HeidelbergCement examine", a déclaré la source, ajoutant qu'aucune discussion n'avait encore été entamée avec Berlin. "En cas de besoin, cela pourrait faire partie d'une solution finale de refinancement."

HeidelbergCement a de son côté évolué depuis les déclarations de son président du directoire, Bernd Scheifele, en mars, assurant alors qu'il ne demanderait pas d'aide publique.

"Nous allons examiner toutes les options", a déclaré jeudi à Reuters une porte-parole du cimentier, à la question de savoir si le groupe allait solliciter une aide de l'Etat.

Le titre HeidelbergCement - dont 5% du capital est détenu par le public - a reculé de 4,03% à 24,76 euros jeudi à la Bourse de Francfort.

HeidelbergCement peine à échelonner le paiement de sa dette, avec notamment un prêt de cinq milliards d'euros qui arrive à échéance à la mi-2010.

Au moins deux des créanciers contactés par Reuters n'avaient pas connaissance d'un éventuel projet de demande d'aide publique par le cimentier.

Le groupe s'efforce de refinancer sa dette bancaire de 9 milliards d'euros d'ici fin juin, ajoute la source. Certains créanciers l'incitent aussi à céder des actifs, comme le cimentier britannique Hanson.

Scheifele, le patron de HeidelbergCement, avait promis de trouver une solution d'ici le milieu de l'année aux problèmes de financement du groupe, alors que les termes fixés par les créanciers sont de plus en plus difficiles à tenir.

Les banques du groupe vont à présent évaluer si le cimentier peut faire face à ses dettes jusqu'aux environs de la fin juin. En cas de résultat négatif, elles pourraient demander à être payées, ce qui aboutirait à la faillite de HeidelbergCement.

Alexander Huebner et John O'Donnell, avec Philipp Halstrick, version française Stanislas Dembinski