(Actualisé avec Hariri, manifestation)

BERLIN, 20 décembre (Reuters) - Le nouveau Premier ministre libanais Hassan Diab se donne six semaines pour former un gouvernement et s'atteler au règlement de la crise aiguë que traverse le pays.

"Les gouvernements des dix dernières années ont mis un an à se former. Je compte former un gouvernement dans les quatre prochaines semaines ou dans un délai n'excédant pas six semaines", a dit l'ancien ministre de l'Education dans une interview à la radio allemande Deutsche Welle.

Hassan Diab, un universitaire âgé de 60 ans, a été nommé jeudi avec le soutien du Hezbollah chiite et de ses alliés. Les alliés des Etats-Unis et des monarchies sunnites du Golfe pourraient être exclus de son gouvernement, ce qui compliquerait ses efforts pour obtenir une aide financière internationale.

Le Groupe international de soutien au Liban, qui s'est réuni le 11 décembre à Paris, a réclamé la formation rapide d'un gouvernement à même d'entreprendre les réformes nécessaires à l'obtention d'une aide.

Confronté à une crise économique sans précédent depuis la guerre civile (1975-90), le Liban n'a plus de gouvernement depuis la démission du Premier ministre Saad Hariri, le 29 octobre, après plusieurs semaines de manifestations contre des élites politiques jugées corrompues et incompétentes.

Hassan Diab, qui n'a pas obtenu le soutien de Saad Hariri, a réfuté l'idée qu'il pourrait gouverner sous la coupe du Hezbollah. "Cette histoire est idiote car le nouveau gouvernement ne sera pas celui de tel ou tel groupement politique", a-t-il déclaré.

Dans un entretien accordé à la chaîne libanaise MTV, Saad Hariri a jugé qu'il fallait "s'attendre au pire".

Dans la soirée, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes à Beyrouth pour disperser plusieurs centaines de jeunes qui protestaient contre la désignation d'Hassan Diab, rapportent des témoins.

(Suleiman Al-Khalidi, version française Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief)