WASHINGTON, 1er décembre (Reuters) - Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a téléphoné samedi à son homologue égyptien, le général Abdel Fattah al Sissi, pour lui faire part de la préoccupation des Etats-Unis face à la nouvelle loi égyptienne qui limite le droit de manifester et a déjà conduit à l'arrestation et la condamnation d'un groupe de jeunes filles et de militants politiques.

La loi en question, qui interdit toute manifestation sans autorisation préalable de la police, a été adoptée voici une semaine par le gouvernement de transition, soutenu par l'armée, et a provoqué un tollé chez les ONG de défense des droits.

Depuis lors, la police a eu recours aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau pour disperser des manifestants islamistes favorables au président Mohamed Morsi, déposé le 3 juillet dernier par l'armée. Un certain nombre de militants ont été inculpés en vertu de cette nouvelle loi.

Ahmed Maher, l'une des figures de la "révolution du Nil" qui avait abouti à la chute du président Hosni Moubarak au début 2011, s'est rendu aux autorités samedi, alors qu'un mandat d'arrêt avait été lancé contre lui pour violation des restrictions imposées aux manifestations.

Vingt et une manifestantes ont été condamnées jeudi à des peines allant jusqu'à 11 ans de prison pour leur participation à un rassemblement de partisans de Morsi qui avait tourné à la violence. Sept de ces femmes ont moins de 18 ans, la plus jeune ayant 15 ans. (David Alexander; Eric Faye pour le service français)