Xavier Baraton, global chief investment officer d’HSBC Asset Management souligne que les récentes données économiques américaines ont contrarié les plans de la Fed visant à mettre en œuvre un changement de cap dans sa politique. Pour le gestionnaire d’actifs, le principal problème est l'inflation persistante : l'indice des prix privilégié par la Fed a augmenté de 3,7 % en glissement trimestriel annualisé au premier trimestre, contre environ 2 % au second semestre de l'année dernière.

La désinflation n'est que retardée

Xavier Baraton prévoit que l'inflation de base connaitra une tendance à la baisse au second semestre 2024. C'est particulièrement le cas, explique-t-il, si les composantes liées au logement commencent à refléter la faible augmentation des loyers qui sont en cours depuis bien plus d'un an.

Selon HSBC Asset Management, la Fed aura besoin d'observer quelques mois de données positives sur l'inflation pour être sûre de pouvoir commencer à assouplir sa politique, ce qui signifie laisser passer l'été et revenir sur la question en septembre. Il précise que si l'année a commencé avec sept baisses de taux attendues en 2024, le marché n'en anticipe plus qu'une ou deux aujourd'hui.

" Passer à zéro peut ne pas poser de problème majeur pour les actifs à risque si le PIB et la croissance des bénéfices se maintiennent ", explique Xavier Baraton. " Mais plus les taux d'intérêt restent figés à des niveaux élevés, plus ils sont susceptibles de pénaliser l'économie et de causer une certaine instabilité financière. Cela pourrait créer des problèmes à l'avenir, remettant même en question l'hypothèse largement répandue des investisseurs concernant un atterrissage 'en douceur' de l'économie ".