Londres (awp/afp) - La production industrielle au Royaume-Uni a rebondi de 2,1% en novembre sur un mois, grâce à la fin d'opérations de maintenance dans l'industrie pétrolière et à une hausse des cadences des usines pharmaceutiques, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient en moyenne à une progression de juste 1,0%. En octobre, la production industrielle avait reculé de 1,1% sur un mois, d'après une donnée révisée.

L'extraction pétrolière et gazière en mer du Nord a rebondi vigoureusement de 10,3%, grâce à la relance du vaste champ pétrolier Buzzard qui était arrêté pour maintenance depuis un moment, ainsi qu'en raison d'une hausse de la production sur d'autres champs d'hydrocarbure.

L'industrie manufacturière a aussi bien contribué à la relance de la production industrielle en général, avec une progression de 1,3% favorisée notamment par un bond de 11,4% de la production dans l'industrie pharmaceutique. Cette dernière connaît toutefois des évolutions très erratiques et sa direction pourrait donc changer, a prévenu l'ONS.

L'institut a aussi mis en avant des températures plus froides que les moyennes saisonnières en novembre, qui ont entraîné une utilisation plus massive des systèmes de chauffage et donc de la production d'électricité.

"Malgré la hausse de novembre, la production industrielle sera plus basse au quatrième trimestre qu'au troisième si elle ne progresse pas d'au moins 0,2% en décembre", a prévenu Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics.

En décembre, des températures inhabituellement douces risquent d'avoir défavorisé la production électrique, mais un très bon indice manufacturier PMI publié la semaine dernière pour le mois d'octobre laisse penser que les usines ont bien tourné.

Au final, la contribution de la production industrielle à la croissance du Produit intérieur brut du quatrième trimestre devrait au mieux être très limitée, ce qui risque de laisser une fois encore au puissant secteur des services (finances, transport, distribution, hôtellerie/restauration) la responsabilité de porter l'activité du pays.

Cette dernière est restée vigoureuse ces derniers mois malgré les inconnues que fait peser le Brexit, décidé par référendum le 23 juin. La croissance a atteint encore 0,6% au troisième trimestre et pourrait se maintenir quasiment à ce niveau au quatrième, d'après la plupart des économistes.

Les pouvoirs publics tablent sur une croissance de 2,1% pour l'ensemble de 2016 mais, comme les économistes, anticipent un coup de frein cette année du fait d'une hausse de l'inflation nuisible au pouvoir d'achat et à de possibles hésitations des entreprises avant d'investir.

afp/rp