Londres (awp/afp) - L'activité dans les services au Royaume-Uni a progressé en janvier à son rythme le plus lent depuis l'été 2016, rattrapé par les incertitudes entourant le Brexit, a annoncé lundi le cabinet IHS Markit.

L'indice PMI des directeurs d'achat des entreprises du secteur des services a ralenti à 53 après avoir atteint 54,2 en décembre. Il n'avait plus été si faible depuis septembre 2016 dans ce secteur primordial pour l'économie britannique.

Selon cet indicateur, l'activité progresse lorsque l'indice est supérieur à 50 points. En dessous, elle se contracte.

L'étude met ce coup de frein sur le compte de la perte de contrats existants pour les entreprises et des craintes persistantes quant à la sortie du Royaume-Uni de l'UE, prévue en mars 2019. En revanche, l'activité liée aux nouveaux contrats a légèrement accéléré.

"Le rythme de croissance de l'économie britannique a nettement ralenti au début de l'année", la déception sur les services s'ajoutant à des indicateurs mitigés sur les PMI manufacturier et dans la construction, souligne Chris Williamson, économiste chez IHS Markit.

Ces indices PMI, qui sont construits à partir d'enquêtes auprès des entreprises et ne sont donc pas des données officielles, contrastent avec la relative bonne nouvelle qu'avait constitué en janvier la publication des chiffres de croissance britannique en 2017.

Cette dernière avait été plus vive que prévu à 1,8%, soit un modeste ralentissement par rapport à 2016 (+1,9%), mais les économistes avaient toutefois prévenu que l'année 2018 pourrait être plus difficile à l'approche du Brexit.

En outre, le Royaume-Uni semble désormais dépassé par la zone euro dont la croissance accélère nettement, comme le montre la progression de l'activité privée qui a atteint un pic de près de 12 ans dans la région, selon l'indice PMI publié lundi.

"Le secteur des services au Royaume-Uni ne participe pas à la forte croissance observée à travers l'Europe, alors que les incertitudes du Brexit pèsent lourd", notent les économistes chez Barclays.

Pour James Smith, économiste chez ING, cette tendance pourrait bien "persister dans les prochains mois jusqu'à qu'il y ait une plus grande clarté sur les futures relations commerciales" entre Londres et Bruxelles.

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