par Kylie MacLellan

LONDRES, 18 janvier (Reuters) - Les députés britanniques ont discuté lundi de l'interdiction de séjour en Grande-Bretagne du candidat à la primaire républicaine Donald Trump après ses propos controversés sur les musulmans, mais, tout en critiquant le milliardaire, la plupart des élus ont estimé qu'une interdiction serait contraire à la liberté d'expression.

Donald Trump a fait scandale le mois dernier en déclarant qu'il fallait interdire aux musulmans l'entrée aux Etats-Unis. Le promoteur immobilier, qui brigue l'investiture du Parti républicain en vue de l'élection présidentielle de novembre prochain aux Etats-Unis, a fait ces commentaires après la mort de 14 personnes tuées le 2 décembre à San Bernardino en Californie par un couple de musulmans radicalisés.

Après les propos du candidat républicain, une pétition appelant à lui interdire l'accès au territoire britannique, où il a des intérêts professionnels, a recueilli plus de 500.000 signatures.

Lors des trois heures de débat sur la pétition lundi aux Communes, des MPs de tous bords se sont exprimés pour critiquer les propos de Donald Trump. Le débat n'a pas été suivi d'un vote, les députés contre l'interdiction étant plus nombreux que les pour.

La ministre de l'Intérieur Theresa May est compétente pour émettre un ordre d'interdiction d'accès au Royaume-Uni. Or, le Premier ministre David Cameron a fait savoir qu'il n'était pas favorable à une telle mesure, tout en exprimant son désaccord sur les dires de l'Américain.

Le ministre chargé de l'immigration James Brokenshire a dit que le gouvernement ne faisait pas de commentaire sur les personnes qu'il envisageait d'exclure. "Un échange de vues franc et ouvert" est la meilleure façon d'influencer Trump, a-t-il dit.

"Les Etats-Unis restent notre partenaire bilatéral le plus important. Il est de l'intérêt du Royaume-Uni que nous discutions avec tous les candidats à la présidentielle, démocrates et républicains, même s'il se peut que nous soyons en profond désaccord sur des questions importantes", a-t-il ajouté.

Donald Trump a menacé d'annuler pour plus de 700 millions de livres (900 millions d'euros) d'investissements prévus dans des parcours de golf en Ecosse s'il est interdit de séjour.

La société écossaise Trump International Golf Links a déclaré dans un communiqué : "Il est absurde qu'un temps parlementaire précieux soit gaspillé à débattre d'une question soulevée dans le cadre de l'élection présidentielle américaine." (Avec Stephen Addison; Danielle Rouquié pour le service français)