L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a réduit jeudi sa prévision de croissance pour l'économie française en 2014, en soulignant que le chômage augmenterait davantage qu'il ne l'estimait précédemment.

Depuis les précédentes projections de l'Insee, la production industrielle s'est davantage contractée qu'attendu tandis le climat des affaires s'est dégradé dans chaque secteur d'activité, ont indiqué des responsables de l'institut.

"La croissance française sera quasi nulle d'ici la fin de l'année", a déclaré Laurent Clavel, chef de la division Synthèse conjoncturelle de l'Insee, au cours d'une conférence de presse.

L'Insee s'attend désormais à une croissance de 0,4% du produit intérieur brut (PIB) de la France en 2014, contre une prévision de 0,7% en juin. Le taux de chômage continuera à progresser pour atteindre 10,3% à la fin de l'année, au lieu de 10,2% dans sa précédente projection.

La France semble maintenant ne pas participer au mouvement de reprise constaté dans d'autres économies majeures de la zone euro. L'Insee, qui remarque que le climat des affaires dans le pays est plus mauvais qu'en Espagne et en Allemagne, anticipe une croissance de 0,8% dans la zone euro cette année, soit un taux deux fois supérieur à celui prévu en France.

Mercredi, le Haut conseil des Finances publiques a jugé "optimiste" la prévision de croissance de 1% sur laquelle le gouvernement a basé son budget pour 2015. Le gouvernement prévoit un déficit public de 4,3% du PIB en 2015, après 4,4% en 2014, bien au-dessus de la limite de 3% fixée par l'Union européenne.

Interrogé sur la France, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a déclaré jeudi qu'il faisait confiance au gouvernement pour "prendre toutes les mesures nécessaires" pour soutenir l'économie. "Le temps de la mise en oeuvre est venu", a-t-il affirmé au cours de la conférence de presse qui a succédé à la réunion de politique monétaire de l'institution. Concernant plus spécifiquement le déficit public, il a indiqué qu'il y aurait des discussions avec Paris à ce sujet en octobre et novembre.

-William Horobin, Dow Jones Newswires

(Version française Eric Chalmet)