PARIS, 31 janvier (Reuters) - Edouard Philippe annoncera jeudi les pistes que poursuivra l'Etat pour transformer l'action publique et générer les milliards d'euros d'économies promis par Emmanuel Macron.

Le Premier ministre et le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, s'exprimeront à 12h30, après un comité interministériel centré sur les questions des ressources humaines, de simplification et de qualité des services publics et du numérique.

"L'ambition n'est pas d'ajuster le travail de tel ou tel ministère", a dit Emmanuel Macron mardi lors de ses voeux aux corps constitués, "mais parfois de repenser en profondeur certaines missions, de les reconsidérer, de savoir les transformer à la racine soit pour y renoncer soit pour les rendre plus efficaces".

La sphère publique doit "assumer les changements profonds que le numérique porte", a ajouté le président. Parallèlement, "il faut que l'Etat fasse sa mue en matière de gestion et de développement des talents et des compétences", a-t-il poursuivi, en repensant le recrutement, les affectations, la formation continue et le déroulé des carrières.

Emmanuel Macron a promis pendant la campagne présidentielle de réaliser 60 milliards d'euros d'économie sur le quinquennat par rapport à l'évolution tendancielle des dépenses publiques.

Il comptait pour cela notamment réduire les dépenses de l'Etat de 25 milliards d'euros pour parvenir à un quasi équilibre de l'ensemble des comptes publics fin 2022.

Il a jugé possible de réduire le nombre total de fonctionnaires d'environ 120.000 en cinq ans. Sur la seule fonction publique de l'Etat, une baisse de 50.000 est envisagée.

Le chantier Action publique 2022, qui succède à la Révision générale des politiques publiques (RGPP) de Nicolas Sarkozy et à la Modernisation de l'action publique (MAP) de François Hollande, sera suivi chaque semaine au conseil des ministres.

L'exécutif prévoit de dégager 700 millions d'euros pour le mettre en oeuvre.

La Cour des comptes, qui publiera la semaine prochaine son rapport public annuel, a mis en garde le chef de l'Etat.

Son premier président, Didier Migaud, a déclaré la semaine dernière en présence d'Emmanuel Macron que "les conditions à réunir pour atteindre les objectifs fixés par la loi de programmation sont nombreuses et loin d'être acquises".

La Cour est vigilante car "les hypothèses d'économies doivent être affermies et se concrétiser", a-t-il ajouté. (Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)