PARIS, 4 février (Reuters) - La ministre de la Culture Françoise Nyssen se défend, dans les colonnes du Journal du Dimanche, d'avoir influencé la décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de démettre de ses fonctions Mathieu Gallet, PDG de Radio France, condamné à la mi-janvier en première instance pour favoritisme.

Françoise Nyssen avait jugé inacceptable le maintien de Mathieu Gallet à la tête du groupe public de radios après sa condamnation. Elle s'était prononcée dans une interview du Monde avant que le CSA ne rende sa décision sur la question.

"Le CSA a tranché en toute indépendance. Il a considéré que les conditions n’étaient plus réunies pour que Mathieu Gallet reste à la tête d’une entreprise publique après sa condamnation en première instance. Je ne regrette pas la phrase prononcée", a-t-elle déclaré au Journal du Dimanche.

"J’ai exprimé une parole politique. Celle que porte une ministre en exercice. Celle qui revient à l’État actionnaire. J’ai exprimé l’exigence d’exemplarité absolue à laquelle les dirigeants politiques et les dirigeants d’entreprises publiques doivent se conformer", a-t-elle ajouté.

Françoise Nyssen a précisé que le doyen des administrateurs de Radio France assurerait la suppléance à la tête du groupe le temps que le CSA désigne un nouveau président au terme d’un appel à candidatures.

Mathieu Gallet a été condamné mi-janvier par le tribunal de Créteil à un an de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende pour des commandes de prestations auprès de sociétés de conseil lorsqu'il présidait l'Institut National de l'Audiovisuel (INA).

Le dirigeant a réfuté ces accusations et fait appel. (Caroline Pailliez, édité par Jean-Stéphane Brosse)