par Gregory Blachier

PARIS, 28 septembre (Reuters) - Les dirigeants du football professionnel français déplorent vendredi l'inscription de la taxe à 75% sur les très hauts revenus dans le projet de budget pour 2013, dont ils redoutent les effets "désastreux" sur les clubs de Ligue 1.

Le gouvernement a présenté le projet de loi de finances pour 2013 qui prévoit près de 16 milliards d'euros de recettes nouvelles, dans le cadre d'un effort de redressement des comptes publics de 37 milliards (voir ).

Parmi les mesures annoncées figure la "contribution exceptionnelle de solidarité sur les très hauts revenus d'activité" qui taxera à 75% les revenus au dessus d'un million d'euros.

"La taxe (...) aura un effet désastreux sur la compétitivité du football français", écrivent la Ligue de football professionnel, l'Union des clubs professionnels de football (UCPF) et l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), dans un communiqué commun.

Interrogé par Reuters, Philippe Diallo, directeur général de l'UCPF, estime le coût de cette taxe pour le football français à environ 150 millions d'euros, soit 10% du chiffre d'affaires des clubs professionnels français en 2011.

"L'impact est extrêmement significatif pour nous, dans un contexte très défavorable puisque le football français est en récession depuis deux ans et affiche des pertes à un niveau quasi historique" de 131 millions en 2011, a-t-il dit.

"On va avoir plus de 150 joueurs concernés", a-t-il ajouté. "Or, nous avons un certain nombre de cas où le club est amené à payer les charges sociales et l'impôt du joueur. Dans ce cas, pour nous, la taxe est démultipliée", a-t-il souligné.

Il a dit son inquiétude de voir la Ligue 1 reculer encore dans la hiérarchie européenne, alors qu'elle perd déjà ses meilleurs éléments chaque année et n'a pu accueillir de grands joueurs cet été que grâce aux propriétaires qataris du Paris Saint-Germain.

Philippe Diallo a souligné que presque tous les footballeurs seraient concernés par la nouvelle tranche d'imposition à 45%.

"Cet effort, les joueurs y participent largement. Ce sont des salariés comme les autres et des citoyens comme les autres, qui ne bénéficient d'aucun système dérogatoire et qui, contrairement à d'autres sports ou à certains artistes, paient leurs impôts en France", a-t-il ajouté.

Le POINT sur le budget 2013 de la France (édité par Jean-Baptiste Vey)