(Actualisé avec précisions supplémentaires)

PARIS, 21 juin (Reuters) - L'Unedic a annoncé mercredi que son déficit passerait sous la barre du milliard d'euros en 2020, les retombées de la nouvelle convention d'assurance chômage signée mi-avril combinées à l'amélioration de la conjoncture économique lui permettant d'améliorer sa situation financière.

L'organisme paritaire assurant la gestion de l'assurance chômage, qui a présenté mercredi ses nouvelles prévisions financières, précise dans un communiqué que cette nouvelle convention d'assurance chômage, qui entrera en vigueur le 1er octobre prochain, génèrera 550 millions d'euros d'économies dès 2018, avant d'atteindre 930 millions d'euros par an en régime de croisière.

Cette nouvelle convention prévoit notamment une harmonisation des conditions d'affiliation entre le régime général et les intérimaires, ainsi qu'une modification de l'âge d'entrée dans la filière senior de l'assurance chômage.

Elle instaure une contribution exceptionnelle temporaire pour les employeurs, qui va alimenter la progression des recettes de l'assurance chômage.

Au total, l'impact financier de la nouvelle convention représenterait près de deux milliards d'euros d'économies sur la période 2017-2020, ce qui confirme une information publiée par Reuters lundi.

"L'effet combiné d’un contexte plus favorable et de la convention 2017 permet de placer l'assurance chômage sur une trajectoire de retour à l’équilibre financier", indique l'Unedic qui table sur un déficit ramené à 761 millions d'euros en 2020.

UN AMORTISSEUR PENDANT LA CRISE

Pour cette année, le déficit s'élèverait à 3,6 milliards d'euros - après 4,3 milliards en 2016 - et baisserait encore à 2,9 milliards d'euros en 2018, puis 1,8 milliard en 2019.

La dette cumulée de l'assurance chômage, qui s'est élevée à 30 milliards d'euros en 2016, devrait passer à 33,6 milliards cette année et continuer d'augmenter progressivement avant de se stabiliser à l'horizon 2020 "pour atteindre une année de recettes, soit 39,1 milliards d'euros", précise l'Unedic.

Si cette dette s'est accrue au cours des dix dernières années, cet effort était "complètement assumé" par les partenaires sociaux, car cela a permis à l'assurance chômage de "jou(er) son rôle de sécurité financière" pendant une période de crise, a déclaré à la presse Patricia Ferrand, vice-présidente de l'Unedic.

Au-delà des effets de la nouvelle convention, les recettes de l'Unedic profiteront aussi de la reprise de la croissance, par le biais de la progression de la masse salariale, tandis que les dépenses diminueront avec la baisse progressive des chômeurs indemnisés.

Le nombre de bénéficiaires de l'assurance chômage devrait selon l'Unedic augmenter de 38.000 cette année, puis diminuer de 14.000 l'an prochain, de 23.000 en 2019 et de 39.000 en 2020.

Pour la seule catégorie A, l'Unedic a revu en légère hausse sa prévision de progression du nombre d'inscrits cette année, à 52.000, alors qu'il anticipait 47.000 personnes supplémentaires dans cette catégorie dans ses prévisions de février.

En 2016, cette catégorie rassemblant les demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité avait vu ses effectifs refluer de 107.000 personnes.

La prévision pour 2018 a en revanche été nettement améliorée: l'Unedic s'attend désormais à une diminution de 35.000 du nombre d'inscrits en catégorie A, alors qu'il anticipait une hausse de 38.000 dans ses prévisions de février.

La baisse devrait se poursuivre en 2019 (-56.000) et en 2020 (-69.000).

Ces chiffres seront probablement revus ultérieurement, puisque l'Unedic établit ses prévisions en fonction des politiques publiques de l'emploi déjà en place.

Ce paramètre est cependant appelé à évoluer puisqu'Emmanuel Macron et Edouard Philippe comptent notamment ouvrir progressivement l'assurance chômage aux démissionnaires et aux indépendants à partir de l'été 2018.

Les nouvelles prévisions de l'Unedic reposent sur un scénario de croissance établi à partir d'un consensus d'économistes envisageant une progression du produit intérieur brut (PIB) de 1,4% cette année, puis de 1,5% en 2018, 2019 et 2020.

Elles sont globalement en ligne avec les anticipations des organisations internationales et de la Banque de France pour 2017 et 2018.

Le programme économique mis en avant par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle reposait sur une croissance atteignant 1,8% en 2018, après 1,4% cette année. (Caroline Pailliez et Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)