PARIS, 10 janvier (Reuters) - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi soir à Paris, porte de Vincennes, près de la supérette casher théâtre la veille d'une fusillade qui s'est soldée par la mort de cinq personnes, dont le preneur d'otages.

Lors de cette cérémonie d'hommage initiée par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), les noms des quatre victimes tuées par Amedy Coulibaly vendredi soir avant que ce dernier ne soit tué par les forces de l'ordre ont été lus à haute voix.

Une minute de silence a été observée en mémoire de ces quatre "victimes de l'antisémitisme" avant que les personnes présentes n'entonnent La Marseillaise.

"Je suis Juif", "Je suis Charlie/Policier/Juif", pouvait on lire sur certaines pancartes, en référence à l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, où 12 personnes, dont deux policiers, ont été tuées mercredi, et à la fusillade qui a coûté la vie jeudi à une policière à Montrouge (Hauts-de-Seine).

"Si nous sommes là ici ce soir (...) c'est pour dire une nouvelle fois que l'antisémitisme a frappé notre pays", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls. "En s'attaquant aux juifs de France on s'attaque à ce qui est le plus fondamental dans notre pays, c'est-à-dire le vivre ensemble".

"Je sais que les juifs de France depuis déjà de nombreuses années ont peur (...) et j'ai à maintes reprises rappelé que sans les juifs, la France n'était pas la France", a-t-il ajouté.

Lors de la marche républicaine organisée dimanche à Paris, "le cri qui devrait raisonner est bien celui-ci : nous sommes tous des juifs de France parce que ce qu'on a fait aux juifs de France comme on l'avait fait à Toulouse il y a trois ans (par Mohamed Merah, NDLR) est insupportable".

Parmi les personnalités politiques présentes à cet hommage figuraient Christiane Taubira (Justice), Bernard Cazeneuve (Intérieur), Harlem Désir (Affaires européennes), les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ou encore la maire de Paris Anne Hidalgo. (Marine Pennetier)