PARIS, 2 septembre (Reuters) - L'ancien eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit, qui figurerait parmi les candidats pressentis pour succéder à Nicolas Hulot après sa démission du gouvernement, a fait part ce week-end dans différents médias de ses hésitations, tout en appelant l'exécutif à tirer les leçons du départ du ministre de la Transition écologique et solidaire.

Soutien d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle l'an dernier, Daniel Cohn-Bendit a déclaré samedi matin sur LCI avoir été contacté par les ministres Christophe Castaner (Relations avec le Parlement et également délégué général de La République en marche) et Benjamin Griveaux (porte-parole du gouvernement) pour figurer "sur une liste de propositions" soumise au président de la République.

"Tout le monde sait que je suis très réticent à être ministre et donc ça ne change pas du jour au lendemain", a-t-il dit en ajoutant "être ministre, je ne crois pas que ce soit ma qualité première".

Selon des propos relayés dans un article publié samedi soir sur le site internet du Parisien, l'ancienne figure de Mai-68 n'a "pas vraiment envie d'être ministre, mais (dit avoir) envie de soutenir (Emmanuel) Macron".

Daniel Cohn-Bendit, qui a laissé entendre dans plusieurs médias qu'il devait avoir une discussion avec Emmanuel Macron ce week-end, a cependant prévenu sur Europe 1 que "pour l'instant", le chef de l'Etat ne lui avait "rien proposé".

Au-delà de ces réserves, l'ancien député européen a aussi estimé, toujours sur Europe 1, qu'il fallait tirer les leçons du départ de Nicolas Hulot et "aider ce gouvernement à reprendre l'initiative sur la transition écologique".

Un argument repris dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, également signée par trois proches du ministre démissionnaire, le député La République en Marche Matthieu Orphelin, l'eurodéputé et cofondateur d'Europe Ecologie-Les Verts Pascal Durand, ainsi que l'ancien eurodéputé écologiste Jean-Paul Besset.

"Il appartient à Emmanuel Macron, à son gouvernement, à sa majorité, si les mots et les engagements souscrits ont un sens, de comprendre le message qui leur est adressé par ce départ, de transformer celui-ci en sursaut, de s'en servir comme dun tremplin pour porter la transformation résolue et bienveillante que le ministre de l'Écologie incarnait", écrivent les quatre hommes.

Selon eux, l'exécutif et la majorité "trouveront pour cela de nombreuses ressources dans la société française et européenne. À condition de le vouloir!".

Nicolas Hulot, l'un des ministres les plus populaires du gouvernement d'Edouard Philippe, a démissionné mardi pour ne plus avoir à cautionner une politique des "petits pas" très insuffisante à ses yeux face aux enjeux climatiques et environnementaux.

Le gouvernement, sans ministre de la Transition écologique et solidaire depuis, sera au complet d'ici mardi prochain, a déclaré vendredi Emmanuel Macron lors du conseil des ministres. (Myriam Rivet, édité par Arthur Connan)