MONTASTRUC-DU-SALIES, Haute-Garonne, 26 janvier (Reuters) -

Le gouvernement va mettre en oeuvre "immédiatement" dix mesures de simplification administrative en faveur des agriculteurs et renonce à l'augmentation de la taxe sur le gazole non routier (GNR), a annoncé vendredi Gabriel Attal pour tenter d'apaiser la colère du monde agricole.

Face au mouvement de protestation national des agriculteurs, le Premier ministre a également promis des aides d'urgence pour les secteurs les plus en crise : "une enveloppe conséquente" à venir pour la viticulture et 50 millions d'euros pour la filière bio.

"Aujourd'hui, c'est un jour de sursaut. C'est un nouveau chapitre qu'il faut ouvrir pour l'agriculture française", a-t-il déclaré en marge d'une visite sur une exploitation agricole bovine à Montastruc-du-Salies (Haute-Garonne).

Affirmant vouloir "mettre l'agriculture au-dessus de tout le reste", Gabriel Attal a estimé qu'il y avait "des colères saines", alors que les agriculteurs paralysent de nombreux axes routiers dans le pays.

"On va lancer ces trois prochaines semaines un mois de la simplification", a promis le chef du gouvernement, soulignant comprendre l'exaspération des exploitants face à l'empilage des normes et à la multiplication "des bâtons dans les roues".

Sur le sujet très attendu du GNR, Gabriel Attal a annoncé sa décision d'en finir avec un "système kafkaïen".

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé en septembre 2023 la suppression de la "niche fiscale" du GNR, carburant utilisé par les agriculteurs, dans le cadre des efforts de décarbonation de la France. Une suppression progressive d'ici à 2030, en vertu d'un accord passé avec la FNSEA à l'été 2023.

Cette décision a eu pour effet de rehausser depuis le début de l'année le prix du GNR au litre, ce qui grève un peu plus les finances des agriculteurs.

"On va arrêter avec cette trajectoire de hausse sur le GNR", a dit Gabriel Attal en promettant en outre une "remise à la pompe immédiate de l'exonération".

"On arrête avec ce système et on passe à l'exonération au pied de facture. D'ici à l'été (...) la déduction sera faite immédiatement et l'Etat compensera" à la livraison du carburant.

Il a annoncé le versement en février de 50% de l'avance sur trésorerie, soit 215 millions d'euros.

"On ne peut plus attendre - le message, on l'a reçu cinq sur cinq", a assuré le Premier ministre, alors que la FNSEA, premier syndicat agricole de France, devait se prononcer vers 20h00 (19h00 GMT) sur les mesures annoncées.

Jérôme Bayle, chef de file du mouvement en Haute-Garonne, a dit à des journalistes qu'il y avait "de grandes chances" que les blocages soient levés.

"Je pense qu'on a gagné", a-t-il dit. (Rédigé par Sophie Louet, édité par Bertrand Boucey)