LYON, 22 mai (Reuters) - Alain Juppé a dénoncé mardi la "hollandomania aiguë" qui sévit selon lui et ironisé sur les premiers pas du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

L'ancien ministre UMP des Affaires étrangères, qui a décidé de ne pas se présenter aux élections législatives à Bordeaux, sillonne la France dans le cadre de la campagne pour le scrutin des 10 et 17 juin. Il était mardi à Lyon pour soutenir les candidats UMP dans le Rhône.

"Nous assistons à une hollandomania aiguë et le mal ne s'est pas calmé depuis le 6 mai", a-t-il lancé devant 300 militants.

"François Hollande a montré ses aspects les plus flamboyants lors du sommet de Camp David. Il a suffit que M.Hollande apparaisse pour que la croissance reprenne", a-t-il ironisé à propos du dernier sommet du G8, rappelant que le G8 s'était déjà engagé en 2011 sur la croissance.

Alain Juppé a ensuite évoqué ce qu'il considère comme les premiers faux pas du nouveau gouvernement, notamment le débat sur les rythmes scolaires.

"Vincent Peillon annonce que dès la rentrée 2013 les enfants travailleront cinq jours par semaine, ceci, sans avoir demandé l'avis des parents, des enseignants, des syndicats et il s'est fait remonter les bretelles par le Premier ministre", a-t-il souligné.

Le ministre de l'Education nationale a annoncé jeudi dernier, dès sa prise de fonctions, le retour à la semaine de cinq jours dans le primaire, supprimée par la droite en 2008. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a déclaré le lendemain que ce dossier ferait l'objet d'une concertation.

Alain Juppé a également visé Arnaud Montebourg, titulaire d'un portefeuille novateur, le "Redressement productif".

"On s'est tous interrogé sur cette appellation, y compris les rédacteurs du Journal officiel où il est devenu 'ministre du Redressement progressif'!. J'y ai vu une marque de sagesse, il lui faudra aller doucement", a-t-il commenté.

Le Journal officiel a publié mardi un arrêté "portant délégation de signature" sous l'en-tête du ministère du "Redressement progressif". Le JO a ensuite été corrigé. (Catherine Lagrange, édité par Sophie Louet)