(Actualisé avec réaction de Menezes §§8-9)

par Andrew Downie

SAO PAULO, Brésil, 23 novembre (Reuters) - La Confédération brésilienne de football a annoncé vendredi le limogeage du sélectionneur Mano Menezes sacrifié par les dirigeants désireux d'insuffler un peu d'air frais à la Seleçao à deux ans de la prochaine Coupe du monde, sur le sol brésilien.

Le successeur de Mano Menezes, dont le mandat aura duré un peu plus de deux ans, sera nommé au mois de janvier, a fait savoir Andres Sanchez, directeur des sélections au sein de la Confédération, lors d'une conférence de presse à Sao Paulo.

"Je ne crois pas que cette décision s'explique par de mauvais résultats. Si c'était le cas, nous aurions pu le remercier l'année dernière", a expliqué Andres Sanchez. "C'est plutôt que le président attend un changement dans la façon de faire."

Mano Menezes avait pris ses fonctions peu après le Mondial 2010 en Afrique du Sud où la Seleçao, alors dirigée par Dunga, avait buté sur les Pays-Bas en quarts de finale. Depuis, le nouveau sélectionneur n'a jamais fait l'unanimité.

Sous ses ordres, le Brésil n'a pas réussi à battre des équipes du calibre de l'Allemagne, des Pays-Bas ou de la France, a échoué lors de la Copa America 2011 et lors des Jeux olympiques 2012.

Et le jeu produit ces deux dernières années n'a pas vraiment convaincu les esthètes brésiliens, qui l'ont jugé trop timoré et peu conforme à l'image qu'ils se font du football local, offensif et fougueux.

Sur quarante matches, Mano Menezes en a remporté 27, perdu sept et concédé si nuls, selon les statistiques de son site officiel (www.manomenezes.com.br).

Le principal intéressé s'est montré beau joueur dans un message laconique adressé à ses anciens joueurs via Twitter.

"Je souhaite tout le succès possible à l'équipe brésilienne dans son objectif de réaliser le rêve des supporters, à savoir remporter en 2014 la Coupe du monde pour la sixième fois", a-t-il écrit.

"JE NE CROIS PAS QUE C'ÉTAIT LE MOMENT"

Son limogeage n'est pas une surprise. Mais il est intervenu alors que la Seleçao montrait depuis quelques mois des signes de montée en puissance. Elle a remporté six de ses huit matches depuis les JO de Londres et a inscrit un total de 26 buts.

Certains, comme l'ancien joueur Romario, se sont réjouis à haute voix après l'annonce de la Confédération. Mais, en dépit de son manque du manque de popularité de Mano Menezes, la décision n'a pas rassuré tout le monde, Andres Sanchez compris.

"Je ne crois pas que c'était le bon moment pour changer nos plans", a-t-il estimé lors de la conférence de presse. "Mais je n'ai pas été écouté."

Le successeur de Mano Menzes devra faire vite avant la prochaine Coupe du monde, en 2014, la première organisée en territoire brésilien depuis 1950. Les hôtes auront alors une réputation à défendre.

La Seleçao est la seule équipe à avoir participé à toutes les phases finales. Elle est également la seule équipe sacrée cinq fois dans son histoire.

Plusieurs noms circulent déjà pour prendre la succession, notamment ceux de Luiz Felipe Scolari, qui a mené le Brésil vers son dernier sacre mondial en 2002, ou de Tite, qui a remporté cette année la Copa Libertadores, équivalent sud-américain de la Ligue des champions, avec les Corinthians.

Muricy Ramalho, entraîneur de Santos, et Abel Braga, fraîchement sacré champion du Brésil avec Fluminense, ont également été cités.

Et certains commentateurs se sont empressés de souffler le nom de techniciens étrangers, comme Pep Guardiola, qui s'est accordé un peu de répit depuis son départ du FC Barcelone à la fin de la saison dernière.

Quel que soit l'heureux élu, il devra commencer à faire ses preuves dès le 6 février, date du prochain match amical de la Seleçao, contre l'Angleterre. (Avec Tatiana Ramil, Pedro Fonseca et Asher Levine, Simon Carraud pour le service français)