* Le cessez-le-feu aura duré moins de 26 heures

* Trois nouveaux décès signalés à Gaza, un soldat israélien tué

* Le Hamas a refusé de prolonger la trêve sans retrait préalable des soldats israéliens

* L'armée israélienne a repris ses opérations en réplique à des tirs de roquettes

par Ari Rabinovitch et Nidal al-Mughrabi

JERUSALEM/GAZA, 27 juillet (Reuters) - La trêve humanitaire dans la bande de Gaza a volé en éclats dimanche matin, l'armée israélienne reprenant ses opérations en riposte à des tirs de roquettes en provenance de l'enclave palestinienne.

Le cessez-le-feu était entré en vigueur samedi matin à 08h00 (05h00 GMT) pour une durée initiale de douze heures. Dans la soirée de samedi, Israël avait accepté de le prolonger de vingt-quatre heures mais les islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza depuis 2007, rejetaient cette extension tant que les soldats israéliens ne seraient pas retirés du territoire.

A la suite de tirs de plusieurs roquettes, les chars et les pièces d'artillerie de l'armée israélienne sont de nouveau entrés en action dimanche matin notamment dans la ville de Gaza, où le ballet des ambulances a repris. Trois morts supplémentaires ont été signalés peu de temps après la reprise des bombardements.

"A la suite des tirs incessants de roquettes du Hamas pendant toute la durée de cette fenêtre humanitaire, qui avait été acceptée pour le bien de la population civile à Gaza, l'armée va reprendre ses opérations aériennes, navales et terrestres dans la bande de Gaza", avait annoncé l'armée israélienne dans un communiqué diffusé vers 10h00 (07h00 GMT).

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait réunir son gouvernement dans la journée pour décider de la suite des opérations engagées le 8 juillet et prolongées dix jours plus tard par une intervention terrestre, la première dans la bande de Gaza depuis l'hiver 2008-2009.

"Après ce que nous avons vu ce matin, il est clair que nous devons reprendre les combats avec une force accrue", a dit le ministre des Communications, Gilad Erdan, au micro de la radio militaire.

Le Hamas a déclaré de son côté que des roquettes avaient été tirées en direction des villes de Tel Aviv et Ashdod. Aucune victime n'a été signalée.

L'armée israélienne, qui a précisé que deux de ces roquettes avaient été détruites par le système de défense aérienne "Dôme de fer", a annoncé en revanche qu'un soldat avait été tué par un obus de mortier dans la nuit de samedi à dimanche, portant à 43 les pertes essuyées par Tsahal. Trois civils - deux Israéliens et un travailleur immigré thaïlandais - ont également péri dans des explosions de roquettes.

Côté palestinien, avec les nouveaux corps extraits des décombres samedi pendant la suspension des combats, le bilan est de plus de 1.050 morts, des civils pour la plupart, selon les autorités du territoire.

REVERS POUR LA DIPLOMATIE INTERNATIONALE

Israël a déclenche l'opération "Bordure protectrice" le 8 juillet pour mettre fin aux salves de roquettes tirées par le Hamas et les autres factions combattantes présentes dans la bande de Gaza.

D'abord limitée à des bombardements aériens et navals, l'opération est montée en puissance dix jours plus tard avec le déclenchement d'une phase terrestre dans l'objectif de localiser et de détruire le réseau de tunnels percés sous Gaza pour mener des infiltrations en Israël, stocker des armes ou contourner le blocus du territoire.

La fin brutale de la trêve est un revers pour les puissances engagées dans une médiation qui avaient appelé samedi à Paris à prolonger le cessez-le-feu humanitaire.

"Tous, nous appelons les parties à la prolongation du cessez-le-feu humanitaire qui est actuellement en vigueur", avait déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, au terme de discussions au Quai d'Orsay avec ses homologues américain John Kerry, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, italienne Federica Mogherini, turc Ahmet Davutoglu et qatari Khaled bin Mohamed Al Attiyah. (voir )

John Kerry, le secrétaire d'Etat américain arrivé lundi dernier au Caire et qui multipliait depuis les navettes, a quitté Paris samedi dans la soirée pour regagner Washington.

Sur le fond, les positions d'Israël et du Hamas semblent plus inconciliables que jamais.

Le mouvement palestinien exige une levée du blocus imposé à la bande de Gaza par Israël mais aussi l'Egypte en préalable à tout accord de cessation des hostilités.

Côté israélien, on estime que tout accord éventuel devra autoriser l'armée israélienne à poursuivre ses opérations contre les tunnels du Hamas.

Les combats dans Gaza ont également des répercussions en Cisjordanie, où huit Palestiniens ont trouvé la mort vendredi lors d'accrochages près des villes de Naplouse et Hébron, dit-on de sources médicales palestiniennes.

RENVOI

Pour retrouver la CHRONOLOGIE de la crise en cours, double-cliquer sur (avec Crispian Balmer et Maayan Lubell à Jérusalem, Noah Browning à Gaza, Ali Sawafta à Ramallah et Arshad Mohammed à Paris; Henri-Pierre André pour le service français)