Alors que Fiat augmente les investissement sur de nouveaux modèles en Europe et aux Etats-Unis, les investisseurs surveillent de près son endettement, pour voir si les opérations européennes ne remettent pas en cause sa capacité à investir dans des produits qui assureront la clientèle de demain.

Fiat, soumis à un brutal tassement des ventes en Europe, a dit qu'il ne pensait pas que les conditions d'activité changeraient en 2013, par rapport à ce qu'il anticipait auparavant, les perspectives européennes restant très incertaines.

La dette nette de Fiat a augmenté de 18% environ pour représenter 6,54 milliards d'euros fin 2012, une performance meilleure toutefois que ce que prévoyaient la quasi totalité des analystes.

La liquidité totale disponible pour le groupe représentaient 20,8 milliards d'euros fin 2012, soit un peu mieux qu'à la fin 2011.

Cet élément financier est également surveillé de près depuis que l'administrateur délégué Sergio Marchionne a dit qu'il comptait consacrer la trésorerie à augmenter la participation de Fiat dans Chrysler. Celle-ci est actuellement de 58,5%.

Fiat a également dit que sa perte annuelle avant intérêts et impôt en Europe, où les ventes subissent leur sixième année de recul, était de 738 millions d'euros. Il a ajouté qu'il ne comptait pas parvenir au point mort en Europe avant 2015.

Sa perte avant intérêts et impôt en Europe s'est réduite à 165 millions d'euros au quatrième trimestre contre 298 millions un an auparavant.

Le constructeur automobile a fait également état d'un bénéfice d'exploitation de 987 millions d'euros au titre du quatrième trimestre pour le groupe, un peu en deçà du milliard d'euros anticipé par les analystes.

Cette faible performance et ces perspectives incertaines en Europe ont été compensées par une forte performance aux Etats-Unis où Chrysler a dégagé un bénéfice net en hausse de 68% au quatrième trimestre.

Mais Chrysler s'attend aussi à un ralentissement de son cash flow à un milliard de dollars, voire un peu plus, cette année contre 2,2 milliards en 2012. (Voir )

Sergio Marchionne a déclaré par ailleurs qu'il était tout disposé à une entrée en Bourse de Chrysler, le directeur général de Fiat ayant même ajouté que "le plus tôt serait le mieux".

Veba, le fonds de retraites du syndicat de l'automobile United Auto Workers, actionnaire minoritaire de Chrysler, a récemment exigé qu'une part de 16,6% du capital du constructeur américain soit mise sur le marché.

Veba a le droit d'exiger une telle mise en Bourse dans le cadre du plan de sauvetage de Chrysler mis en place en 2009.

L'action Fiat a terminé en baisse de 4,83% à 4,46 euros en Bourse de Milan.

Jennifer Clark et Bernie Woodall, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat