Voici quelques informations sur ce groupe :

QUI SONT LES KLIMASENIORINNEN ?

L'association de femmes suisses, connue sous le nom de KlimaSeniorinnen, compte plus de 2 500 membres. Tout au long de sa bataille juridique, elle a indiqué qu'elle recherchait des femmes "âgées de 64 ans et plus vivant en Suisse - car les femmes de plus de 75 ans sont particulièrement menacées".

Le groupe reçoit le soutien de Greenpeace Suisse, qui a pris en charge les frais de l'initiative juridique.

Les Suissesses affirment que Berne a violé leur droit à la vie en ne réduisant pas les émissions conformément à une trajectoire qui limite le réchauffement climatique à 1,5 °C (2,7 °F) afin d'éviter les conséquences les plus graves du changement de température.

Les plaignants ont invoqué un rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies, selon lequel les femmes et les personnes âgées figurent parmi les personnes les plus exposées au risque de décès lié à la température pendant les vagues de chaleur.

Bruna Molinari, octogénaire souffrant d'asthme, fait partie des femmes qui ont présenté leur requête à la Cour européenne des droits de l'homme l'année dernière.

"En tant que grand-mère et mère, je pense qu'ils ont le droit d'avoir un climat meilleur que le nôtre", avait-elle déclaré à l'époque, en s'efforçant de réprimer sa toux.

COMMENT LE GROUPE S'EST-IL CONSTITUÉ ?

L'association a tenu sa réunion inaugurale en août 2016, alors qu'elle ne comptait que 40 membres.

Alors que de plus en plus de femmes rejoignaient le groupe, celui-ci a commencé à faire valoir ses revendications juridiques au niveau national, en soumettant des demandes juridiques au Conseil fédéral suisse, entre autres entités, en novembre 2016.

Lorsque le Tribunal fédéral a rejeté leur demande en 2020, elles ont annoncé leur intention de s'adresser à la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg, en France.

COMMENT LA SUISSE FAIT-ELLE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ?

La Suisse se réchauffe deux fois plus vite que la planète et ses glaciers fondent rapidement. Berne a présenté un plan visant à réduire davantage les émissions, mais les électeurs l'ont rejeté en 2021, le jugeant trop contraignant.

Le ministère suisse de la justice a qualifié l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme de définitif et a déclaré qu'il devait être mis en œuvre.

"En collaboration avec les autorités concernées, nous allons maintenant analyser l'arrêt détaillé et examiner les mesures que la Suisse prendra à l'avenir", a-t-il déclaré, sans donner plus de détails.

Un porte-parole du ministère suisse de l'énergie a réagi à la décision en déclarant : "Nous sommes sur la bonne voie : "Nous sommes sur la bonne voie. Nous faisons beaucoup."

QUE SIGNIFIE LA DÉCISION ?

Le verdict, qui ne peut pas faire l'objet d'un appel, pourrait contraindre le gouvernement fédéral suisse à prendre des mesures plus importantes pour réduire les émissions, notamment en révisant ses objectifs de réduction des émissions pour 2030 afin de s'aligner sur l'objectif de l'Accord de Paris visant à limiter le réchauffement à 1,5 C.