PARIS, 13 janvier (Reuters) - L'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle, a déclaré vendredi vouloir "arrêter le Front national" lors d'un déplacement dans la région d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ville dont la municipalité est tenue par le parti d'extrême droite.

"J'ai un combat politique à mener contre un parti qui ne partage aucune de mes valeurs", a-t-il dit à des journalistes en marge d'une visite dans la cité minière de Noeux-les-Mines. "Mon combat (...) ce sera aussi d'arrêter le Front national."

Les sondages prédisent aujourd'hui un duel entre le candidat de droite François Fillon et la présidente du FN, Marine Le Pen, dans presque toutes les configurations.

Mais Emmanuel Macron, candidat hors parti, installé dans le statut du "troisième homme", fait de plus en plus figure d'outsider susceptible de bousculer ce scénario.

L'ancien conseiller de François Hollande à l'Elysée a programmé une importante réunion publique le 4 février à Lyon, où la candidate du FN réunira au même moment ses partisans pour donner un nouvel élan à sa campagne.

Dans un communiqué publié vendredi, le maire FN d'Hénin-Beaumont et vice-président du parti d'extrême droite Steeve Briois l'accuse de faire preuve d'un "cynisme achevé".

"Alors que notre département et notre bassin minier sont les claires démonstrations de l'incapacité de François Hollande et de ses gouvernements à résoudre la crise économique, sociale et migratoire, la venue de l'ancien ministre de l'Economie est proche de la blague douteuse", écrit-il.

"La vérité est qu'Emmanuel Macron vient dans le Pas-de-Calais comme certains vont au safari, avec pour seul but de revenir avec de belles photos et de profiter de la notoriété de Marine Le Pen", ajoute-t-il. (Emmanuel Jarry, édité par Sophie Louet)