M. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a déclaré à ce propos: «Nous regrettons vivement cette décision, qui semble représenter une ingérence flagrante pour protéger l'industrie nationale américaine et ne reposer sur aucune justification liée à la sécurité nationale. Le protectionnisme ne saurait être la réponse à notre problème commun dans le secteur de l'acier. Plutôt que d'apporter une solution, cette décision ne peut qu'aggraver la situation. L'UE est un proche allié des États-Unis en matière de sécurité depuis des décennies. Nous n'allons pas rester les bras croisés alors que notre industrie est touchée par des mesures déloyales qui mettent en danger des milliers d'emplois européens. J'ai eu l'occasion de dire que l'UE réagirait de façon adéquate et c'est ce que nous ferons. L'UE réagira de manière ferme et proportionnée pour défendre ses intérêts. La Commission proposera dans les prochains jours une proposition de contre-mesures compatibles avec les règles de l'OMC à l'encontre des États-Unis afin de rééquilibrer la situation.»

Mme Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce, a ajouté: «Ces mesures américaines auront un impact négatif sur les relations transatlantiques et sur les marchés mondiaux. En outre, elles augmenteront les coûts et réduiront le choix des consommateurs américains d'acier et d'aluminium, y compris des industries qui importent ces produits. L'UE cherchera à consulter les États-Unis, à Genève, dans les plus brefs délais afin de régler ce différend. La Commission suivra l'évolution du marché et proposera, si nécessaire, des mesures de sauvegarde compatibles avec les règles de l'OMC, afin de préserver la stabilité du marché de l'UE. Les causes profondes des problèmes dans ces deux secteurs sont la surcapacité mondiale causée par une production non fondée sur le marché. Ce problème ne peut être résolu qu'à la source et en coopérant avec les principaux pays concernés. Cette action de cavalier seul des États-Unis ne résoudra rien.»

Contexte

Le 1er mars, le président Trump a annoncé l'institution de droits additionnels à l'importation sur les exportations d'acier et d'aluminium de l'UE vers les États-Unis. Les droits à l'importation sont fixés à 25 % pour l'acier et 10 % pour l'aluminium. Des restrictions similaires seront également imposées aux exportations d'autres fournisseurs.

Cette décision fait suite aux enquêtes menées entre avril 2017 et janvier 2018 par le ministère américain du commerce au titre de la section 232 du Trade Expansion Act américain de 1962. Les rapports d'enquête ont conclu que les importations d'acier et d'aluminium menacent la sécurité nationale américaine et recommandent d'imposer des restrictions commerciales.

Cependant, en substance, ces mesures visent avant tout à protéger l'industrie nationale américaine de la concurrence étrangère. La justification liée à la sécurité nationale semble peu crédible puisque le Secrétaire de la défense des États-Unis a déclaré publiquement que les besoins militaires américains de ce type de produits ne représentent pas plus de 3 % de la production américaine et que le ministère de la défense est en mesure d'acquérir l'acier et l'aluminium dont il a besoin pour les exigences de la défense nationale des États-Unis.

La Sté European Commission Representation in France a publié ce contenu, le 02 mars 2018, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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