Madrid (awp/afp) - La croissance du PIB espagnol a ralenti à 2% en 2019 mais est restée solide au quatrième trimestre, a annoncé vendredi l'Institut national de la statistique (INE).

En 2018, la croissance s'était établie à 2,4% après trois ans de bond du PIB d'environ 3%, intervenant après la profonde récession provoquée par la crise financière mondiale de 2008 et l'éclatement de la bulle immobilière.

Le niveau de croissance enregistré l'an dernier est légèrement inférieur à la prévision de 2,1% du gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, qui avait revu en baisse ses attentes en octobre.

Il est en revanche largement supérieur à la croissance de la zone euro, qui a nettement ralenti à 1,2% l'an dernier contre 1,8% en 2018, selon les chiffres publiés vendredi par Eurostat.

Bonne nouvelle, sur le seul quatrième trimestre, la croissance de l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, a en revanche accéléré à 0,5% contre 0,4% au troisième trimestre. En glissement annuel, elle s'est élevée à 1,8% sur ce trimestre.

Dans le détail, la croissance espagnole a été tirée en fin d'année par la demande extérieure (hausse de 1,5% des exportations) tandis que la demande intérieure s'est contractée de 0,4% par rapport au trimestre précédent, a détaillé l'INE.

Par secteurs, la construction a accusé une contraction de 1,7% au quatrième trimestre tandis que les services qui comprennent le secteur essentiel du tourisme ont en revanche enregistré une croissance de 0,9%.

"Il faut lire ces chiffres dans le contexte d'une conjoncture internationale complexe", a déclaré la ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzalez sur la radio publique RNE.

Soulignant le rythme supérieur de la croissance espagnole par rapport à celle de la zone euro, elle a estimé que l'Espagne "disposait d'un peu plus de moyens que le reste de l'UE pour faire face à deux priorités: réduire les déséquilibres (de l'économie) que nous avons hérités de la crise et investir parallèlement dans l'avenir."

L'Espagne reste toujours notamment minée par un taux de chômage de plus de 13%, le deuxième plus élevé de la zone euro après celui de la Grèce, et une forte précarité du marché du travail.

Pour 2020, le gouvernement de Pedro Sanchez mise sur une croissance de 1,8%, un chiffre jugé trop optimiste par le Fonds monétaire international qui prévoit 1,6%.

Le socialiste a été reconduit au pouvoir début janvier à la tête d'une coalition avec la gauche radicale de Podemos.

Leur programme de gouvernement implique un virage à gauche et comprend la poursuite de la hausse du salaire minimum que M. Sanchez a déjà augmenté de plus de 20%, une hausse de la fiscalité pour les plus riches et une abrogation partielle de la réforme controversée du marché du travail des conservateurs.

Les négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur ce dernier sujet démarrent vendredi.

M. Sanchez a toutefois aussi promis récemment devant le gotha des affaires réuni au forum de Davos que son gouvernement respecterait la "discipline budgétaire".

afp/lk