TOULOUSE, 11 août (Reuters) - Une information judiciaire a été ouverte samedi pour "blessures involontaires" aggravées par "la mise en danger de la vie d'autrui" et création d'un camping sans permis dans l'affaire de la colonie de vacances évacuée jeudi sur fond de montée des eaux à Saint-Julien-de-Peyrolas (Gard), a annoncé le parquet de Nîmes.

Le parquet a requis la mise en examen de deux responsables de l'association allemande Jugerdforderung Saint-Antonius, propriétaire du terrain privé qui abrite la colonie.

Ces deux ressortissants allemands, respectivement président et le vice-président de l'association, avaient été placés vendredi en garde à vue dans le cadre d'une enquête de flagrance pour "mise en danger de la vie d'autrui", "blessures involontaires", "travail dissimulé et exploitation d’un camping sans autorisation".

Les deux hommes devaient être présentés samedi matin devant un juge d'instruction.

Le procureur de la République de Nîmes, Eric Morel, a également demandé leur placement sous contrôle judiciaire et a requis à leur encontre "l'interdiction de se rendre à Saint-Julien-de-Peyrolas et de gérer le camping".

La colonie de vacances, située sur un terrain privé appartenant à l'association Jugerdforderung Saint-Antonius sur la commune de Saint-Julien-de-Peyrolas, avait dû être évacuée jeudi en raison de la brusque montée des eaux de la rivière Ardèche et d'un ruisseau proche, le Valat d'Aiguèze, qui ont dévasté tentes, caravanes et installations.

Elle accueillait alors 138 enfants et 46 adultes, dont un sexagénaire qui est toujours porté disparu et pour lequel un appel à témoin a été lancé par la gendarmerie du Gard.

Cet Allemand de 66 ans, qui participait vraisemblablement à l'encadrement de la colonie de vacances selon le parquet, se trouvait sur le site lors de la montée des eaux.

L'association allemande avait acquis en 2006 l'aire naturelle de Planjole, un terrain de camping non homologué par des services préfectoraux, a précisé la préfecture du Gard.

"Les responsables de l'association et de la colonie étaient informés du caractère inondable des lieux et avaient été avertis par le maire de la commune de la vigilance météorologique en cours et n'ont pris aucune disposition", a précisé à Reuters le parquet de Nîmes.

Les gendarmes du Gard, qui ont témoigné sur leur page Facebook de "la violence du phénomène", expliquent notamment s'être jetés à l'eau "pour ramener malgré les forts courants et une eau à hauteur d'épaules, en sécurité les adolescents agrippés aux arbres encerclés par la rivière".

Rassemblés dans un centre provisoire d'hébergement, les jeunes allemands qui séjournaient dans la colonie de vacances de Saint-Julien-de-Peyrolas ont quitté la France la nuit dernière. (Johanna Decorse, édité par Myriam Rivet)