par Lucas Iberico Lozada

NEW YORK, 10 janvier (Reuters) - De nombreux économistes des plus grandes banques de Wall Street restent convaincus que la Réserve fédérale américaine commencera à relever ses taux d'intérêt d'ici juin, même si les marchés ont été refroidis par la chute des cours du pétrole à un plus bas de cinq ans et si la croissance des salaires reste faible.

Treize des 20 Des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) interrogés dans le cadre de l'enquête anticipent une première hausse de taux d'ici juin. Ils s'attendent tous, à l'exception de trois d'entre eux, à au moins deux hausses de taux en 2015.

Pour le détail de l'enquête:

La dernière fois que la Fed a relevé ses taux remonte à 2006 et elle les a maintenu près de zéro depuis la crise financière de 2007-2008.

L'enquête montre que les économistes de Wall Street ne sont pas affectés par la faiblesse persistante de la croissance des salaires, ni par la chute des cours du pétrole.

L'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu en décembre et le nombre de postes créés le mois précédent a été révisé en hausse, a annoncé vendredi le département du Travail. Mais le salaire horaire moyen a baissé de 0,2% contre toute attente. En un an, les salaires n'ont augmenté que de 1,7%, plus faible hausse sur 12 mois depuis octobre 2012.

Pourtant, les économistes restent impassibles.

"La focalisation sur la faible croissance nominale des salaires occulte le fait que la croissance réelle des salaires s'est accélérée à son rythme le plus fort depuis plus d'un an", dit Derek Holt de Scotiabank.

Selon le département du Travail, la croissance du salaire moyen réel hebdomadaire en novembre - qui prend en compte l'augmentation du nombre d'heures - a été de 0,9%.

"Alors que la faible croissance nominale pourrait être vue comme un élément susceptible de freiner les dépenses de consommation, la baisse rapide de l'inflation veut dire que la croissance du salaire réel reste forte, et a probablement augmenté à un bon rythme, de 0,7%, le mois dernier", dit Michael Feroli, économiste chez JPMorgan à New York, dans une note.

En dépit d'une chute de plus de 50% des cours du pétrole depuis leur pic juin 2014, 12 des 16 opérateurs interrogés dans ne s'attendent pas à ce que cela suffise à modifier la position de la Fed qui veut attendre juin pour relever ses taux. (Avec Richard Leong, Juliette Rouillon pour le service français)