PARIS, 23 mai (Reuters) - A deux semaines des élections européennes, le Premier ministre, Gabriel Attal, et le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s'affrontent jeudi soir dans un débat télévisé sur France 2.

Le camp présidentiel attend de ce duel un sursaut dans la campagne atone de la tête de liste Renaissance Valérie Hayer, qui stagne à 15,5%-16,5% dans les intentions de vote, largement devancée par la liste du RN conduite par Jordan Bardella, qui plafonne à 33% dans un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio diffusé jeudi.

Autre signe alarmant pour Emmanuel Macron - qui refuse de "nationaliser" le scrutin du 9 juin -, la liste PS-Place publique de Raphaël Glucksmann réduit nettement l'écart avec la liste de la présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen.

Invité par le chef de l'Etat à s'engager plus avant dans une campagne électorale à hauts risques de l'avis de plusieurs macronistes, Gabriel Attal, qui sait les dangers politiques d'une surexposition, entend ne pas démentir la réputation d'"arme anti-Bardella" distillée par l'Elysée.

Au-delà des élections européennes se jouent également dans ce débat les prémices de la guerre de succession pour la présidentielle de 2027, entre le chef de gouvernement de 35 ans et le dauphin annoncé de Marine Le Pen, âgé de 28 ans.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a saisi le 18 mai l'Arcom, l'autorité de régulation de l'audiovisuel, pour dénoncer une atteinte au pluralisme et un "problème démocratique fondamental" dans ce face-à-face entre "la droite et l'extrême droite".

Le régulateur italien a annulé le 15 mai un débat qui était prévu le 23 mai également entre la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et la cheffe de file de la gauche italienne, Elly Schlein.

Les autres têtes de liste françaises seront interrogées jeudi soir après le débat dans une émission distincte sur le thème "Plus ou moins d'Europe?"

20h15 - La confrontation débute.

20h17 - Jordan Bardella déclare qu'"un projet" et "un bilan se font face". Il attaque Emmanuel Macron, qui "depuis sept ans rogne le pouvoir d'achat des Français". "Je veux une Europe qui assume le patriotisme économique."

20h19 - Gabriel Attal estime que l'enjeu du scrutin du 9 juin porte sur un choix d'avenir : "Est-ce qu'on sera plus forts en étant plus unis, ou en étant isolés, en se repliant sur nous?"

20h20 - La tête de liste RN s'inquiète d'un "risque d'effacement de la France sur la scène européenne et internationale". Il entend passer du "libre échange au juste échange" sur le plan économique, évoquant la concurrence commerciale de la Chine et des Etats-Unis. "Il faut mettre fin au temps de la naïveté".

(Rédaction de Reuters)