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DUBLIN, 12 novembre (Reuters) - L'Irlande ne fera pas, "à ce stade", usage de la menace d'opposer un veto aux négociations sur le Brexit en raison du manque de progrès concernant la question de la frontière de l'Irlande du Nord, a déclaré le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, dimanche.

"Cette question reste très hypothétique. Nous ne savons pas encore si l'Irlande sera le seul problème en suspens en décembre" lors du prochain Conseil européen, a déclaré le chef du gouvernement irlandais sur la chaîne RTE.

"Ce que je ne vais pas faire à ce stade est de formuler des ultimatums ou menacer de faire usage d'un veto", a-t-il ajouté. "Tout ce à quoi nous sommes parvenus depuis le référendum il y a 18 mois est d'avoir une position commune des 27 Etats membres. De Berlin à Bucarest, ils sont tous derrière nous et cela nous place dans une position très forte".

Après six rencontres, les négociations entre Britanniques et Européens achoppent toujours sur plusieurs points que le bloc communautaire veut voir traités avant de passer à la seconde phase concernant la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE.

Ces points de divergence concernent le montant de la facture du divorce que devra acquitter Londres à sa sortie de l'Union européenne, le statut juridique des ressortissants européens qui résideront au Royaume-Uni après le Brexit et le rétablissement ou non d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.

Les points de contrôle militaires entre l'Ulster et l'Irlande ont été supprimés dans le cadre des accords de paix de 1998 qui ont mis fin à trois décennies de violences dans la province britannique.

Pour Leo Varadkar, le moyen d'éviter leur rétablissement est de conserver les mêmes réglementations de part et d'autre de la frontière ce qui ne signifierait pas pour autant qu'une partie du Royaume-Uni demeurerait dans l'UE.

"Je pense que l'objectif peut être atteint en décembre. Je pense qu'il est possible de passer à la deuxième phase des négociations. C'est ce que nous voulons", a-t-il dit sur la radio Newstalk. "Mais nous ne pouvons pas le faire sans avoir réglé les problèmes de la phase un qui concernent particulièrement l'Irlande", a-t-il rappelé.

(Padraic Halpin; Pierre Sérisier pour le service français)