LONDRES, 19 août (Reuters) - La France et l'Allemagne devraient accepter la création d'euro-obligations et une augmentation de la taille du Fonds européen de stabilité financière (FESF), estime le ministre belge des Finances dans une interview publiée vendredi par le Financial Times.

Selon Didier Reynders, ces deux démarches devraient faire partie des efforts de Berlin et Paris en vue d'une meilleure intégration économique de la zone euro et auraient dû accompagner les propositions soumises mardi par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.

"S'il a été possible d'introduire dans les constitutions nationales des règles sur l'équilibre budgétaire, et d'aller vers une réelle intégration économique, alors je suis certain qu'il sera possible de créer des eurobonds", déclare Didier Reynders.

L'avis de Reynders est partagé par plusieurs dirigeants européens, notamment ceux des pays très endettés, Italie en tête, et plusieurs hauts responsables de la Commission européenne.

Il est en revanche combattu par l'Allemagne. Dans une interview publiée vendredi par le Handelsblatt, Jürgen Stark, membre du directoire de la Banque centrale européenne, s'oppose fermement à la création d'euro-obligations.

"Elles sont une fausse solution, qui apporterait des incitations tout à fait mauvaises" et traiteraient les symptômes de la crise sans en résoudre la cause, déclare-t-il dans cet entretien.

En outre, ni un doublement de la taille du FESF, ni de nouvelles injections de liquidités de la part de la BCE n'auraient d'effet, estime-t-il.

(Stephen Mangan à Londres, Ludwig Burger à Francfort, Gregory Schwartz pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)