BANGKOK, 1er décembre (Reuters) - Un "chemise rouge" - partisan du gouvernement thaïlandais - a été tué par balle dimanche matin, ce qui porte à deux le nombre de morts dans les violences politiques ce week-end à Bangkok, où les opposants intensifient leur mouvement pour obtenir la chute de la chef du gouvernement, Yingluck Shinawatra.

La police a demandé à l'armée de lui prêter main-forte pour assurer la sécurité des bâtiments gouvernementaux, à la suite d'affrontements entre partisans et opposants à Yingluck Shinawatra et à son frère, la milliardaire et ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, près d'un stade où 70.000 "chemises rouges" étaient réunis.

Les protestataires, qui ont brièvement occupé le QG de l'armée vendredi, ont donné jusqu'à ce dimanche à Yingluck Shinawatra pour quitter ses fonctions.

Ils dénoncent l'influence que continue d'exercer Thaksin Shinawatra, qui fut renversé par l'armée en 2006. Condamné à deux ans de prison pour abus de pouvoir, ce magnat des télécommunications vit en exil depuis cette date.

Dimanche matin, les rues aux abords du stade qu'occupaient les "chemises rouges" étaient jonchées de bris de verre et de pierres, a constaté un journaliste de Reuters. Un dirigeant des "chemises rouges", Jatuporn Promphan, a affirmé que quatre partisans du gouvernement avaient été tués, mais Reuters ne confirmait qu'un seul décès, un homme de 43 ans.

En outre, 45 personnes ont été blessées dans les heurts, selon les services d'urgence.

Des milliers de "chemises rouges" ont entrepris de quitter le stade et de rentrer chez eux en autocar dans le nord de la Thaïlande, mais il est peu probable que leur départ désamorcera la crise politique actuelle, la plus sérieuse que connaisse le pays depuis celle d'avril-mai 2010. (Damir Sagolj; Eric Faye pour le service français)