La démission de Vitor Gaspar est inattendue même si de nombreux Portugais lui reprochaient d'avoir mis en oeuvre les politiques d'austérité de ces dernières années et s'il était critiqué par l'un des partis de la coalition de centre-droit au pouvoir à Lisbonne.

Il sera remplacé par l'actuelle secrétaire au Trésor Maria Luis de Albuquerque.

Dans sa lettre de démission adressée au Premier ministre, il explique son départ par l'érosion croissante du soutien du grand public au plan d'ajustement mis en oeuvre par Lisbonne.

"Les risques et les défis (...) à venir sont considérables. Ils nécessitent une cohésion au sein du gouvernement. Je suis intimement convaincu que mon départ contribuera à renforcer votre autorité et cette cohésion", écrit-il.

Ce passage de témoin intervient deux semaines avant le début de la prochaine tournée d'inspection de l'UE et du FMI dans le cadre du plan d'aide.

Lors de la précédente inspection, le Portugal avait obtenu un assouplissement des objectifs budgétaires qui lui sont imposés et le Premier ministre Pedro Passos Coelho a laissé entendre le mois dernier qu'il pourrait solliciter un nouvel allégement des contraintes pour l'année prochaine si la conjoncture reste défavorable.

L'économie portugaise est entrée dans sa troisième année de récession et le taux de chômage a dépassé 17% au premier trimestre, un niveau record.

Selon Filipe Garcia, à la tête de la société de conseil Informacao de Mercados Financeiros, le choix de Maria Luis de Albuquerque était un gage de continuité.

"(...) Il s'agit d'une manière de limiter les dégâts provoqués par le départ d'un ministre qui avait les faveurs des partenaires internationaux", a-t-il noté.

Axel Bugge et Sergio Goncalves, Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat