NAIROBI, 13 mars (Reuters) - Les économies africaines devraient renouer avec la croissance cette année et croître de 3,4% en moyenne après avoir subi en 2020 leur première contraction en cinquante ans, estime la Banque africaine de développement.

Le produit intérieur brut (PIB) des 54 économies concernées a baissé de 2,1% l'an dernier, précise l'organisation internationales dans ses nouvelles perspectives économiques publiées vendredi, la crise du coronavirus ayant pesé sur l'activité économique du continent.

Et la BAD avertit que la reprise attendue ne suffira pas à écarter le risque d'une aggravation de la pauvreté sur le continent.

"On estime qu'à défaut d'un soutien approprié, environ 39 millions d'Africains pourraient tomber dans l'extrême pauvreté en 2021, avec des effets disproportionnés pour les femmes", explique le rapport.

Le basculement dans l'extrême pauvreté a déjà touché 30 millions de personnes l'an dernier en Afrique.

"Les plus touchés sont ceux ayant de faibles niveaux d'éducation, disposant de peu d'actifs et travaillant dans le secteur informel."

Les Etats africains ont fortement augmenté les dépenses publiques l'an dernier, avec des conséquences parfois lourdes sur leur budget et leur endettement.

La BAD estime ainsi que "le ratio moyen dette/PIB de l'Afrique devrait augmenter de 10 à 15 points de pourcentage à court et moyen terme", avec à la clé des risques croissants de défauts.

"L'Afrique a besoin d'un soutien financier beaucoup plus important et les créanciers du secteur privé doivent faire partie de la solution", souligne l'organisation basée à Abidjan.

(Duncan Miriri; version française Camille Raynaud, édité par Marc Angrand)