Pékin (awp/afp) - L'indice des prix à la consommation en Chine a accéléré plus qu'attendu en juillet, tandis que les prix de production continuaient de se renchérir fortement, dopés par le renchérissement des cours de l'énergie et dans un contexte de guerre douanière avec les Etats-Unis.

Un indice mesurant les prix à la consommation, baromètre de l'inflation dans la deuxième économie mondiale, a progressé le mois dernier de 2,1% sur un an, contre une progression de 1,9% en juin, a indiqué jeudi le Bureau national des statistiques (BNS).

Cette hausse, dopée par le renchérissement des prix non-alimentaires, surpasse la prévision médiane des experts sondés par Bloomberg (+2%) et s'explique notamment par la poussée des prix de l'énergie.

A l'unisson, portés par le renchérissement des matières premières, l'indice des prix à la production (PPI) a grimpé de 4,6% sur un an en juillet, gonflant peu ou prou au même rythme élevé qu'en juin (+4,7%), plus qu'attendu et bien davantage qu'en avril et mai.

Ce chiffre, basé sur les prix sortie d'usine, reflète la résistance d'une demande intérieure chinoise toujours robuste, mais surtout la hausse début juillet des cours du pétrole.

Ce sont les premiers chiffres de l'inflation chinoise depuis l'entrée en vigueur début juillet de droits de douane punitifs imposés par Washington, et auxquels Pékin a aussitôt répliqué en taxant 34 milliards de dollars de biens américains importés en Chine, dont le soja et le porc.

Ces taxes douanières devraient continuer d'exercer une pression à la hausse sur les coûts des matériaux et les prix à la consommation, d'autant que la forte dépréciation du yuan face au dollar renchérit d'autant le coût des produits importés par la Chine, observaient les analystes du cabinet Capital Economics.

Selon eux, toutefois, cette accélération de l'inflation "ne devrait pas durer", et est condamnée à ralentir dans les prochains trimestres, sur fond d'essoufflement de la conjoncture économique chinoise et de repli attendu des cours des matières premières.

La progression des prix à la consommation reste par ailleurs très en-dessous du niveau-cible d'inflation "d'environ 3%" que Pékin s'est fixé pour 2018, laissant donc à la banque centrale de larges marges de manoeuvres pour assouplir sa politique et stimuler l'activité, alors même que le gouvernement a récemment promis une "politique budgétaire plus active".

afp/al