(Veuillez bien lire que la dégradation de la note de la Société générale n'est pas liée à son exposition à la dette souveraine grecque.)

* La CE proposera des options concernant des euro-obligations

* Téléconférence Sarkozy-Merkel-Papandréou en fin d'après-midi

* Les Brics réfléchissent à une aide à l'Europe

* Moody's dégrade d'un cran la note de Société générale et Crédit agricole

PARIS/BRUXELLES, 14 septembre (Reuters) - La Commission européenne a fait savoir mercredi quelle ferait prochainement des propositions en vue d'introduire des euro-obligations, une nouvelle qui promet de rencontrer d'importants obstacles mais qui soutient l'euro et les marchés d'actions, d'autant que les responsables politiques reviennent à la manoeuvre pour tenter d'apporter des solutions à la crise de la dette dans la zone euro.

La dégradation par l'agence Moody's des notes de crédit de deux des plus grandes banques françaises est venue illustrer les risques grandissants pour le secteur financier européen d'une aggravation de la crise. Moody's a notamment expliqué l'abaissement d'un cran de la note de Société générale et Crédit agricole . (voir )

Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel devaient s'entretenir avec le Premier ministre grec George Papandréou en fin d'après-midi. Lors de cette téléconférence, la France et l'Allemagne demanderont à la Grèce des assurances sur les mesures de redressement qu'elle s'est engagée à appliquer dans le cadre du nouveau plan d'aide européen adopté fin juillet, a-t-on dit côté français.

La porte-parole du gouvernement français, Valérie Pécresse, a déclaré qu'aucune solution alternative au second plan d'aide à la Grèce adopté au sommet européen du 21 juillet n'était à l'ordre du jour.

Aucune communication officielle n'est prévue à l'issue de la téléconférence, qui intervient à deux jours d'une réunion informelle des ministres européens des Finances, à Wroclaw, en Pologne, à laquelle participera exceptionnellement le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner.

Parallèlement, la France et l'Allemagne ont réaffirmé leur opposition à l'émission d'euro-obligations.

A Paris, la ministre du Budget Valérie Pécresse a réaffirmé la position de la France, à savoir que ces titres obligataires ne pourraient être que "l'aboutissement d'un processus de consolidation de la zone euro" et une convergence des politiques budgétaires, et non un point de départ.

A Berlin, un porte-parole du ministère des Finances a déclaré que l'Allemagne y était toujours hostile et qu'elle attend de voir ce que la Commission européenne va proposer.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a déclaré dans la matinée devant le Parlement européen que la CE proposerait prochainement des options en vue de l'introduction d'euro-obligations. Il ne s'agirait à ce stade que d'un document technique listant les options disponibles et rien ne dit que les Etats membres de l'UE choisiront finalement de s'engager sur cette voie.

LES BRICS AUSSI RÉFLÉCHISSENT A UNE AIDE

José Manuel Barroso a cependant prévenu qu'en cas d'émission, des euro-obligations n'apporteraient pas de solution immédiate à tous les problèmes de l'Europe. Et le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn s'est voulu prudent en rappelant qu'une option s'apparentant à des euro-obligations avait été proposée en mai 2010 aux pays partageant la monnaie unique, qui l'avaient rejetée.

Pour autant, ces propos ont soutenu l'euro , qui a touché un plus haut du jour à 1,3742 dollar avant de revenir autour de 1,3690 en milieu d'après-midi.

Signe de la nervosité des investisseurs, les marchés d'actions européens qui avaient effacé leurs pertes initiales après la déclaration du président de la CE, réduisaient nettement leurs gains vers 16h30, des traders évoquant un possible report du vote du second plan de sauvetage grec par le Parlement autrichien, prévu le 21 septembre mais retoqué en commission.

Les valeurs bancaires, dont la volatilité reste élevée, étaient toutes reparties à la baisse à Paris dans l'après-midi. Société générale, BNP Paribas , Crédit agricole signaient les trois plus fortes baisses de l'indice CAC 40 .

Les espoirs sont aussi venus mercredi des grands pays émergents regroupés dans le club des Brics, qui devraient prendre une décision sur la possibilité de venir en aide à la zone euro lors de leur réunion à Washington le 22 septembre, selon un responsable du ministère indien des Finances.

Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont entamé des discussions préliminaires en vue d'une augmentation de leurs avoirs en obligations libellées en euro, avait déjà indiqué mardi soir à Reuters un responsable du gouvernement brésilien.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao, au Forum économique de Dalian, a néanmoins déclaré que la Chine voulait investir davantage en Europe mais que les Européens devaient de leur côté éviter une extension de la crise de la dette. Un conseiller de la banque centrale chinoise, Li Dakui, a par la suite déclaré que la Chine devrait s'abstenir d'acheter de gros volumes d'obligations européennes, ajoutant qu'il était important pour les pays européens de poursuivre leurs réformes.

L'adoption du plan d'austérité semble en vue en Italie. Le gouvernement de Silvio Berlusconi a obtenu la confiance à la Chambre des députés, dernière étape avant le vote, dans la soirée, de ce train de mesures destiné à sortir le pays de la crise. (Dominique Rodriguez, édité par Jean-Michel Bélot)