L'avionneur américain, codétenu par la branche de private equity de Goldman Sachs et Onex, a conclu le 3 mai un accord avec ses créanciers destiné à effacer environ 2,5 milliards de dollars de dettes dans le cadre du chapitre 11, dont le but est de permettre aux entreprise de poursuivre leur activité.

"Cette dette n'entrave plus notre activité", a dit Shawn Vick lors d'une conférence de presse au salon Ebace de l'aviation d'affaires à Genève.

"La procédure du chapitre 11 ne doit pas être confondue avec la liquidation ou le dépôt de bilan. Il y a trop de valeur dans Hawker Beechcraft pour que cela puisse se produire", a-t-il ajouté, dénonçant de la "désinformation" et des "spéculations".

Shawn Vick a souligné que le groupe continuerait à honorer ses commandes et anticipait une sortie de la procédure du chapitre 11 "avant la fin de l'année".

Goldman Sachs Capital Partners, le fonds de private equity de la banque, et Onex, première société canadienne de rachat d'entreprises, avaient acheté Raytheon Aircraft à Raytheon début 2007 et l'avaient rebaptisé Hawker Beechcraft.

Dans le cadre du chapitre 11, le groupe de Wichita (Kansas) verra ses capitaux transférés à certains de ses créanciers, Goldman Sachs et Onex ne conservant plus qu'une participation minoritaire.

Leur acquisition, effectuée au plus haut de la bulle et dans l'espoir d'une croissance du marché, est intervenue au mauvais moment. La crise financière de 2008 et la grave récession économique qui s'en est suivie ont entraîné une chute des livraisons d'avions d'affaires de petite et moyenne taille - le segment de prédilection de Hawker Beechcraft.

Interrogé sur une éventuelle réduction de sa gamme qui lui permettrait de réduire la complexité de sa production, Shawn Vick a répondu à Reuters que ce n'était pas à l'ordre du jour.

"Cette entreprise est plus que capable de construire de nombreux avions sur tous les segments", a-t-il dit.

Même s'il a reconnu que des concurrents avaient pu profiter de ses déboires pour lui prendre des parts de marché, il a mis en avant une tendance de commande plus favorable qu'en 2011.

Il s'est également dit confiant dans la capacité de Hawker Beechcraft à demeurer indépendant :

"Nous n'avons pas d'autre projet que de faire croître l'entreprise sur une base indépendante", a-t-il ajouté à Reuters. "Cela ne surprendrait pas si d'autres s'intéressaient à l'entreprise, mais elle plus que capable de tenir sur ses deux pieds".

Cyril Altmeyer, édité par Benoît Van Overstraeten