Rio de Janeiro (awp/afp) - L'inflation au Brésil a encore ralenti en janvier, à 5,35% sur un an contre 6,29% fin 2016, dans un contexte de profonde crise économique, ce qui devrait inciter la Banque centrale à réduire encore son taux directeur, selon les chiffres officiels publiés mercredi.

Sur un mois, les prix à la consommation n'ont augmenté que de 0,38% (contre 1,27% en janvier 2016), moins que ce que prévoyait le marché, la société de consultants Gradual Investimentos tablant par exemple sur une hausse de 0,44% et de 5,44% sur un an.

Sur le mois de janvier, les secteurs dont les tarifs se sont le plus appréciés sont les transports (+0,77%), la santé (+0,55%), l'alimentation et les boissons (+0,35%).

Pour André Perfeito, analyste de Gradual Investimentos, ce ralentissement de l'inflation, dans la première économie d'Amérique latine, est à la fois "une bonne et une mauvaise nouvelle", notamment parce qu'il s'agit d'"une nouvelle preuve du ralentissement de l'économie".

Le Brésil est plongé depuis deux ans dans sa pire récession en plus d'un siècle : le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 3,8% en 2015 et devrait avoir chuté de 3,5% en 2016 (les chiffres officiels sont attendus le 7 mars) avant un léger rebond de 1% en 2017, selon les prévisions.

La Banque centrale, dont le taux directeur, maintenu pendant quatre ans à 14,25%, un niveau jugé dissuasif pour les investissements, a commencé à réduire ce taux en octobre, pour atteindre 13% en janvier.

Ces nouveaux chiffres de l'inflation laissent à penser que cette tendance à la baisse va se poursuivre. André Perfeito prévoit ainsi que le taux directeur terminera l'année à 9,75%, tandis que le marché dans l'ensemble table sur 9,50%.

La Banque centrale a fixé comme objectif d'inflation le taux de 4,50%, avec une marge jusqu'à présent de deux points de pourcentage, mais ramenée cette année à 1,5 point. Cet objectif devrait être atteint selon les analystes consultés chaque semaine par la Banque centrale, qui table sur une inflation fin 2017 à 4,64% puis fin 2018 à 4,50%.

Le président de la Banque centrale, Ilan Goldfain, a toutefois estimé fin janvier qu'en raison des bons résultats obtenus jusqu'à présent, l'objectif pourrait être réduit à 3%, dans la lignée des pratiques d'autres pays émergents, et pour s'ajuster aux mesures de rigueur lancées par le président conservateur Michel Temer.

afp/rp