par Leonardo Benassatto

SAO PAULO, 1er janvier (Reuters) - Alors que les Brésiliens ont basculé en 2021 en assistant à des feux d'artifice avec d'inhabituelles mesures de distanciation sociale, les médecins au chevet de patients atteints du COVID-19 dans une unité de soins intensifs près de Sao Paulo ont respecté une minute de silence en mémoire des victimes de l'épidémie.

Le personnel d'un hôpital situé en périphérie de la ville la plus peuplée du Brésil s'est tenu au pied des lits des patients se trouvant sous assistance respiratoire, avant de faire le tour des chambres pour transmettre les voeux, sans quitter leurs masques et autres protections sanitaires.

Pendant un temps, la monotonie du bruissement des respirateurs et autres sons émis par les appareils de contrôle a été rompue par le bruit de feux d'artifice à proximité.

Dans le pays, le plus touché au monde par la crise sanitaire après les Etats-Unis, l'humeur n'était pas à la fête partout, alors que 195.000 Brésiliens ont succombé au COVID-19 au cours de l'année écoulée. L'arrivée prochaine de vaccins a toutefois apporté une lueur d'espoir.

"Je suis triste d'être séparé de ma famille, mais je m'attends à rentrer à la maison en bonne santé", a déclaré Vinicius Perreira, hospitalisé cinq jours plus tôt pour d'importants problèmes pulmonaires. "J'espère que le vaccin va enfin arriver en 2021 pour pouvoir gérer cette maladie et que nous ayons une meilleure année", a-t-il ajouté.

Médecins et infirmiers ont dit être épuisés par la lutte qu'ils mènent sans discontinuer depuis mars dernier pour sauver des vies.

"La minute de silence a été très émouvante pour moi", a déclaré Wakiria Miranda, une infirmière âgée de 19 ans, pour qui l'absence de réveillon auprès de ses proches a été compensée, a-t-elle dit, par la joie d'apporter un peu de réconfort aux patients isolés. "J'espère que les gens vont prendre davantage conscience de la nécessité de la distanciation sociale".

Avec l'annulation de la plupart des festivités habituelles du réveillon, les Brésiliens ont principalement basculé dans la nouvelle année depuis chez eux.

La célèbre plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, qui rassemble traditionnellement 2 millions de personnes à cette date, paraissait vide. Des centaines de personnes s'y sont toutefois rendues, munies de masques de protection.

Les autorités locales avaient fermé dans la journée les principales lignes de métro pour éviter des rassemblements à travers Rio, alors que la ville connaît une flambée de l'épidémie. Restaurants et bars ont cependant attiré de nombreux clients.

Plus de 56.700 nouveaux cas de contamination et 1.074 décès supplémentaires ont été rapportés jeudi au Brésil. (version française Jean Terzian)