Vous trouverez ci-dessous des informations détaillées sur les sanctions occidentales appliquées jusqu'à présent :

BANQUES ET ENTREPRISES FINANCIÈRES

Les États-Unis ont imposé des "sanctions de blocage total" à la Sberbank, qui détient un tiers du total des actifs bancaires de la Russie, et à Alfabank, la quatrième institution financière du pays. Cela signifie que les ressortissants américains ne peuvent pas faire d'affaires avec les prêteurs, et que tous leurs actifs en contact avec le système financier américain sont gelés.

Mercredi, la Grande-Bretagne a également gelé les actifs de la Sberbank.

Le président américain Joe Biden devait signer mercredi un décret interdisant aux ressortissants américains de faire de nouveaux investissements en Russie, ce qui inclut l'interdiction du capital-risque et des fusions, selon des responsables américains.

Les précédentes sanctions prises par les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres alliés occidentaux dans les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, qualifiée d'"opération militaire spéciale", ont chassé la grande majorité des actifs bancaires russes de ces pays, bien que certaines activités aient été autorisées à se poursuivre.

Les banques américaines ont dû rompre leurs liens de correspondance bancaire, qui permettent aux banques d'effectuer des paiements entre elles, avec la Sberbank. Les prêteurs russes VTB, Otkritie, Novikombank et Sovcombank ont également fait l'objet de sanctions de blocage total.

Les sanctions de l'Union européenne ont touché 70 % du système bancaire russe.

INDIVIDUS

Les États-Unis ont annoncé mercredi des sanctions à l'encontre des deux filles adultes du président russe Vladimir Poutine, de l'épouse et de la fille du ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov, ainsi que des principaux membres du conseil de sécurité de la Russie.

Par ailleurs, le ministère américain de la justice a indiqué mercredi qu'il avait inculpé l'oligarque russe Konstantin Malofeyev pour violation des sanctions existantes, affirmant qu'il avait fourni des fonds à des Russes promouvant le séparatisme en Crimée.

Le 25 février, le gouvernement américain a rejoint les pays européens en imposant des sanctions à M. Poutine et à M. Lavrov.

Depuis le 24 février, les pays occidentaux ont sanctionné plus d'une centaine d'élites russes, dont des membres du cercle rapproché de M. Poutine, des membres du parlement russe, des cadres et des hommes d'affaires russes.

LE BARRAGE DE SWIFT

En février et mars, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Europe et le Canada ont bloqué l'accès de certains prêteurs russes au système de paiement international SWIFT, les empêchant ainsi d'effectuer la plupart de leurs transactions financières dans le monde entier.

Cette mesure a également imposé des restrictions sur les réserves internationales de la banque centrale russe, ont indiqué les pays dans une déclaration commune.

SWIFT est utilisé par plus de 11 000 institutions financières dans plus de 200 pays.

DETTE SOUVERAINE ET MARCHÉS DES CAPITAUX

Cette semaine, les États-Unis ont empêché le gouvernement russe de verser aux détenteurs de sa dette souveraine plus de 600 millions de dollars provenant de réserves détenues dans des banques américaines.

En vertu de sanctions antérieures, les réserves de devises étrangères détenues par la banque centrale russe auprès de prêteurs américains ont été gelées, mais le Trésor a autorisé Moscou à utiliser ces fonds pour payer les coupons de la dette souveraine libellée en dollars, au cas par cas. Lundi, Washington a décidé de couper l'accès de Moscou à ces fonds, selon un porte-parole du Trésor américain.

Fin février, la Grande-Bretagne, l'Union européenne et les États-Unis ont mis en place de nouvelles restrictions sur les transactions portant sur la dette souveraine russe.

La Grande-Bretagne a annoncé l'interdiction de vendre de la dette souveraine russe à Londres, l'Union européenne a interdit aux investisseurs de l'UE de négocier des obligations d'État russes, et les investisseurs américains, qui n'avaient déjà pas le droit d'investir directement dans la dette souveraine russe, se sont vus interdire d'en acheter sur le marché secondaire à partir du 1er mars.

ÉNERGIE

Le 8 mars, le président américain Joe Biden a imposé une interdiction immédiate des importations de pétrole et d'autres sources d'énergie russes, tandis que la Grande-Bretagne a déclaré qu'elle cesserait progressivement ses importations jusqu'à la fin de 2022.

Le 22 février, Berlin a interrompu la certification du projet de gazoduc Nord Stream 2 de la mer Baltique, destiné à doubler le flux de gaz russe directement vers l'Allemagne. Le lendemain, les États-Unis ont imposé des sanctions à l'entreprise chargée de la construction du gazoduc.

Les États-Unis et l'Union européenne avaient déjà mis en place des sanctions après l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014 contre les secteurs de l'énergie et de la défense russes. La société gazière publique Gazprom, sa branche pétrolière Gazpromneft et les producteurs de pétrole Lukoil, Rosneft et Surgutneftegaz ont été soumis à divers types de restrictions sur les exportations/importations et sur l'augmentation de la dette.

FREINER LA TECHNOLOGIE

Les sanctions proposées mardi par l'Union européenne, qui doivent être approuvées par les 27 États membres, interdiraient des importations russes d'une valeur de 9 milliards d'euros (9,8 milliards de dollars) et des exportations vers la Russie d'une valeur de 10 milliards d'euros, notamment de semi-conducteurs et d'ordinateurs, et empêcheraient les navires russes d'entrer dans les ports de l'UE.

L'UE s'était auparavant engagée à prendre des mesures visant à affaiblir la position technologique de la Russie dans des domaines clés, qu'il s'agisse de composants de haute technologie ou de logiciels de pointe.

Le département américain du commerce a imposé des contrôles à l'exportation qui limitent considérablement l'accès de la Russie aux semi-conducteurs, aux ordinateurs, aux télécommunications, aux équipements de sécurité de l'information, aux lasers et aux capteurs dont elle a besoin pour maintenir ses capacités militaires.

Des mesures similaires ont été déployées pendant la guerre froide, lorsque les sanctions ont maintenu l'Union soviétique à la traîne sur le plan technologique et ont freiné la croissance économique.