Block 1 : Les actualités essentielles

  • Etats-Unis : taxer à hauteur de 30% les mineurs de bitcoins

La Maison-Blanche envisage de taxer les mineurs de Bitcoin aux États-Unis à hauteur de 30 % de l'électricité utilisée afin de compenser les coûts économiques et environnementaux qu'ils imposent à la société, notamment la hausse du coût de l'électricité pour les ménages. Cette mesure, proposée dans le cadre du Budget 2024, s'appliquerait à tous les mineurs sous le nom de “Digital Asset Mining Energy (DAME) excise tax”. Le gouvernement américain estime que l'industrie du minage, et implicitement les cryptomonnaies, ne bénéficie pas suffisamment à la communauté et ne génère pas les avantages attendus. Si cette taxe est approuvée, elle pourrait générer 3,5 milliards de dollars de revenus sur dix ans et potentiellement provoquer un nouvel exode des mineurs vers d’autres pays moins hostiles.

  • Google s’associe à Polygon Labs

Google Cloud s'associe à Polygon Labs - la société développant la blockchain Polygon - pour faciliter la création et le déploiement d'applications décentralisées (dApps) sur la blockchain Polygon (MATIC) et Polygon zkEVM. Ce partenariat aidera les développeurs en leur offrant des ressources, des capitaux supplémentaires et un contrôle total sur l'hébergement des nœuds déployés. La collaboration vise à augmenter le débit des transactions pour les jeux, la gestion de la chaîne d'approvisionnement et la finance décentralisée (DeFi).

  • Binance continue d’asseoir sa position de leader

Une étude de CoinGecko révèle que Binance domine le marché du trading spot de cryptomonnaies avec 62 % des parts de marché en mars. La plateforme a enregistré un volume de 559,8 milliards de dollars durant cette période. Face à la domination de Binance, d'autres plateformes peinent à s'imposer, avec Upbit en deuxième position, ayant enregistré 64,3 milliards de dollars de volume en mars. Les autres exchanges, tels que Coinbase, Huobi et KuCoin, montrent une diminution de leurs volumes et parts de marché. Dans le sillage de la chute de FTX en novembre 2022, Binance enregistre une croissance de 32 % de son volume entre le dernier trimestre de 2022 et le premier de 2023. 

  • Mastercard déploie de nouvelles solutions Web3

Mastercard a présenté Mastercard Crypto Credential, une suite de solutions axées sur l'identification et la transparence dans la technologie blockchain. L'une des solutions remplace les adresses publiques, qui se présentent sous une longue série de chiffres et de lettres, par un pseudonyme au format "alias.mastercard". Pour déployer son infrastructure, Mastercard a établi des partenariats avec des acteurs de l'écosystème des cryptomonnaies, tels que Lirium, Mercado Bitcoin, Polygon Labs, Ava Labs, Aptos Labs et la Solana Foundation. La société américaine souligne que la technologie vise à apporter de la valeur dans différents domaines tels que les NFT, la billetterie et les solutions de paiement.

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

Dimanche dernier, alors que l'Oncle Sam orchestrait une mission de sauvetage financier avec deux mastodontes bancaires, le réseau Bitcoin était occupé à établir des records, traitant plus de transactions quotidiennes que jamais depuis sa création en 2009.

Nombre de transactions par seconde sur Bitcoin
Glassnode

Entre-temps, JPMorgan Chase a racheté First Republic, après que les régulateurs se sont emparés des actifs de la banque en difficulté, enregistrant au passage l’une des plus grandes faillites bancaires de l'histoire des États-Unis.

Bien qu'Il n'y ait peut-être pas de lien direct entre le record du Bitcoin et le fiasco bancaire, leur curieux synchronisme met bitcoin en lumière dans une économie américaine de plus en plus sous tension. Alors que les législateurs et les régulateurs s'efforcent de freiner l'empiètement des cryptomonnaies sur l'écosystème financier au sens large, le secteur bancaire privé continue de se prendre les pieds dans le tapis.

Après des semaines d'incertitude, First Republic a été rachetée par la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) dans une tentative désespérée d'empêcher une ruée sur les banques et une contagion hors de contrôle. L'organisme fédéral de surveillance bancaire s'est empressé de remettre "tous les dépôts [de First Republic] et la quasi-totalité de ses actifs" à JPMorgan Chase, la plus grande banque américaine, qui a reçu la coquette somme de 50 milliards de dollars pour sceller l'accord.

Le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, connu pour ses critiques à l'égard du bitcoin, a déclaré : "Notre gouvernement nous a invités, nous et d'autres, à intervenir, et nous l'avons fait." Si la direction de First Republic peut être tenue pour responsable de cet échec, de nombreux des économistes estiment que la chute de la banque est en partie due à la hausse des taux d'intérêt et à la politique monétaire expansionniste de la Réserve fédérale, qui ont également participé à la chute des banques Silvergate, Silicon Valley et Signature au début de l'année.

Cette situation met en lumière un réalignement politique plus large vers le populisme, où l'autorité des banques centrales et des pouvoirs établis est souvent remise en question. L'engouement pour les cryptomonnaies n'est qu'un élément d'une évolution politique plus large vers le populisme. Le bitcoin, et toute la communauté qui le soutient, n'est pas le seul à défier les banques centrales et les pouvoirs en place, car beaucoup considéreront le sauvetage de First Republic comme un autre cas de privatisation des profits et de socialisation des pertes.

Néanmoins, si le cours du bitcoin a grimpé lors du dernier fiasco bancaire liée à la chute de la Silicon Valley Bank, cela ne signifie pas que, d’un côté, la création de Satoshi Nakamoto est une "garantie" ou une “couverture” contre les catastrophes financières, et de l’autre, que les gens optent définitivement pour des systèmes "sans confiance" plutôt que pour des banques de moins en moins dignes de confiance. Pour rappel, le Bitcoin est apparu comme une force monétaire rivale, ou du moins alternative, certains spéculant qu'il pourrait devenir une monnaie de réserve mondiale, à l'instar du dollar américain. Son attrait provient en partie de l’engagement infaillible du Bitcoin à respecter des règles préétablies et un calendrier d'émission monétaire fixe, contrairement au billet vert. 

Pour en revenir au record du nombre de transactions sur Bitcoin, ce phénomène est en réalité une pure coïncidence. Les transactions sur Bitcoin sont en hausse depuis l'introduction des Ordinaux Bitcoin, qui ont permis au réseau de prendre en charge les jetons non fongibles (NFT).

Plus de 2,39 millions NFTs Ordinals ont été "inscrits" à ce jour. Bien que les NFT Bitcoin représentent désormais environ la moitié des transactions du réseau (ce qui augmente les frais de transaction des mineurs et garantit potentiellement le "budget sécurité" à long terme de Bitcoin), tous les passionnés de Bitcoin ne sont pas d'accord avec cette fonctionnalité.

De nombreux puristes du Bitcoin estiment que le réseau devrait être réservé à des fins monétaires et considèrent les objets de collection numériques comme de simples babioles. Malheureusement pour eux, Bitcoin est un réseau open-source, et chacun est donc libre de l'utiliser comme il l'entend.

Alors que le gouvernement américain continue de renflouer les banques et que les crypto-fans se disputent sur le "bon" usage du Bitcoin, une chose est claire : le paysage financier évolue, et il est souvent aussi imprévisible que la météo. Alors que les banques traditionnelles trébuchent et que les cryptomonnaies comme le bitcoin tracent leur propre chemin, la frontière entre comédie et tragédie dans le monde de la finance devient de plus en plus floue.

Block 3 : Tops & Flops

Palmarès des cryptomonnaies
(Cliquez pour agrandir)

Zonebourse

Block 4 : Lectures de la semaine

Le gouvernement fédéral essaie-t-il de tuer la crypto ? (Intelligencer, en anglais)

Les investisseurs crypto FTX-ed reviennent aux portefeuilles matériels (Wired, en anglais)

Les enfants interagissent dans le métaverse depuis des années - ce que les parents doivent savoir pour assurer leur sécurité (The Conversation, en anglais)

L’informatique quantique pourrait briser l’internet. Voici comment (Financial Times, en anglais)