par Trevor Hunnicutt

WILMINGTON, 8 novembre (Reuters) - Le président élu des États-Unis Joe Biden et ses collaborateurs ont passé des mois à se préparer à l'accession à la Maison Blanche en constituant une équipe qui sera élargie à plusieurs centaines de nouveaux membres lorsque le dirigeant prendra ses fonctions.

Voici les principaux conseillers sur lesquels Joe Biden s'appuiera et auxquels il envisage d'attribuer les postes les plus importants de sa nouvelle administration, selon des sources au fait des projets initiaux du président élu :

LE PREMIER CERCLE

Joe Biden s'appuie de longue date sur un cercle restreint qui lui fournit des conseils stratégiques et inclut des membres de sa famille et les chefs de cabinet qui l'ont entouré lors de son premier passage à la Maison Blanche en tant que vice-président de Barack Obama, à savoir Ron Klain, Steve Ricchetti et Bruce Reed.

Ron Klain, un tacticien politique qui a également dirigé la réponse de l'administration Obama à une épidémie d'Ebola en 2014, est vu comme un choix de premier plan pour devenir le premier chef de cabinet de Joe Biden. Le chef de cabinet joue un rôle clé dans la définition de l'agenda du président, des priorités politiques et des activités quotidiennes.

Des rôles de premier plan sont également probables pour le membre du Congrès Cedric Richmond (Louisiane) et le maire de Los Angeles Eric Garcetti, qui a coprésidé la campagne de Joe Biden.

LE CORONAVIRUS

La première priorité politique de Joe Biden est de maîtriser la pandémie de coronavirus. Il a promis de demander au Dr Anthony Fauci, le plus grand expert américain en maladies infectieuses qui s'est heurté à Donald Trump, de rester en fonctions.

Au cours de sa campagne, Joe Biden s'est le plus souvent tourné vers l'ancien chirurgien général Vivek Murthy, qui devrait également jouer un rôle dans la nouvelle administration, pour s'informer sur la pandémie.

LA RELANCE

Joe Biden a déclaré que son autre priorité clé serait de stimuler et soulager l'économie américaine, durement affectée par la crise du coronavirus, pour la remettre d'aplomb.

Il devra attribuer une multitude de postes économiques de premier plan dans son administration, y compris celui de secrétaire au Trésor, pour lequel le gouverneur de la Réserve fédérale Lael Brainard et l'ancienne secrétaire adjointe au Trésor Sarah Bloom Raskin sont considérés comme les principaux candidats.

Le choix de Joe Biden pour le Trésor devra être approuvé par le Sénat, qui pourrait rester entre les mains des républicains en fonction du résultat de deux scrutins en Géorgie en janvier. Le maintien d'une majorité républicaine réduirait les chances de candidats progressistes pour ce poste et d'autres, y compris celles de la sénatrice Elizabeth Warren (Massachusetts) malgré son expérience en matière de réglementation financière.

Joe Biden devrait également faire appel à certains de ses conseillers économiques de longue date à la Maison-Blanche et lors campagne électorale, notamment Jared Bernstein et Ben Harris, pour des postes clés de conseillers économiques, tous deux ayant ont préconisé une relance d'envergure.

POLITIQUE ÉTRANGÈRE

Joe Biden promet de rétablir les relations avec les alliés et les adversaires des Etats-Unis à l'étranger au début de son mandat. Il devrait également se tourner vers des assistants personnels de longue date pour l'assister dans cette tâche.

Antony Blinken, l'un de ses conseillers les plus proches pendant la campagne, est pressenti pour le poste de conseiller à la sécurité nationale ou de secrétaire d'État. Blinken était membre du personnel de la commission des relations étrangères du Sénat présidée depuis longtemps par Joe Biden, a conseillé sa campagne présidentielle de 2008 et a été conseiller du vice-président à la sécurité nationale à la Maison Blanche.

Il a prôné un rôle de leadership énergique pour les États-Unis à l'étranger pour affronter d'éventuels adversaires tels que la Chine, tout en soulignant les opportunités de coopération avec d'autres pays.

Jake Sullivan, un autre haut conseiller politique de la campagne, est également envisagé pour un poste de relations internationales.

Susan Rice, que Joe Biden avait choisie dans un premier temps comme vice-présidente, est vue comme un premier choix pour le poste de secrétaire d'État malgré un conflit latent avec les républicains. C'est aussi le cas de l'un des plus fervents partisans de Joe Biden au Sénat, Chris Coons (Delaware).

Michèle Flournoy, un ancien haut fonctionnaire du département américain de la Défense qui a cofondé un cabinet de conseil avec Blinken, est pour sa part cité pour diriger le Pentagone.

CHANGEMENT CLIMATIQUE

L'équipe de Joe Biden envisage la possibilité de nommer un "tsar du climat" pour tenir les promesses faites par le nouveau président lors de la campagne électorale.

Les possibles candidats à ce poste incluent John Kerry - ami de longue date de Joe Biden et ancien sénateur - et Brian Deese, qui ont tous deux aidé à négocier l'accord de Paris sur le climat que Joe Biden veut rejoindre.

Le gouverneur de l'État de Washington, Jay Inslee, qui s'est présenté contre Joe Biden à la primaire démocrate sur un programme axé sur le changement climatique avant de conseiller l'ancien vice-président, compte aussi parmi les candidats potentiels. (Version française Benjamin Mallet)