Madrid (awp/afp) - Le PDG de Banco Popular, Emilio Saracho, a ouvert la porte lundi à une nouvelle augmentation de capital pour la banque espagnole en difficulté, faisant chuter son cours en Bourse.

"Il semble que le diagnostic général soit unanime: nous sommes voués à augmenter notre capital pour pouvoir aller de l'avant", a déclaré Emilio Saracho, qui s'exprimait pour la première fois en tant que PDG devant les actionnaires après avoir succédé à Angel Ron, mis en cause pour sa gestion.

Banco Popular, qui a souffert de l'éclatement de la bulle immobilière espagnole en 2008, a réalisé deux augmentations de capital depuis 2012.

Emilio Saracho a également évoqué la possibilité d'une fusion, régulièrement mentionnée dans la presse espagnole, soulignant cependant qu'elle n'était "qu'une possibilité parmi d'autres".

A la clôture de la Bourse de Madrid, le cours de la septième banque espagnole par la capitalisation était en baisse de 9,61%, à 73 centimes, dans un marché en baisse de 087%, les valeurs bancaires étant particulièrement malmenées.

Le titre de Banco Popular, chahuté par des fonds spéculatifs, a perdu plus de 70% de sa valeur depuis début 2016, les investisseurs doutant de sa capacité à se débarrasser de 15 milliards d'euros d'actifs immobiliers toxiques saisis après l'éclatement de la bulle immobilière en 2008 à des particuliers incapables de rembourser leurs crédits.

La banque a constitué à cet effet 5,7 milliards d'euros de provisions en 2016 pour renforcer sa stabilité financière, enregistrant à la fin de l'année une perte nette de 3,5 milliards d'euros.

M. Saracho a précisé que la banque avait constitué des provisions à hauteur d'environ 45% de ses 36 milliards d'euros d'actifs non rentables.

Le titre de Popular avait déjà chuté en Bourse début avril après l'annonce d'un ajustement de ses comptes pour 2016 à hauteur d'environ 600 millions d'euros, faisant passer son taux de fonds propres durs de 12,12% à un chiffre estimé entre 11,7 à 11,85%.

La dernière augmentation de capital de Banco Popular, en mai 2016, s'était élevée à 2,5 milliards d'euros.

M. Saracho, ancien vice-président mondial de JPMorgan Chase, avait été désigné PDG en février.

Lundi, le Conseil d'administration a nommé à l'unanimité Ignacio Sánchez-Asiaín Sanz directeur général, en remplacement de Pedro Larena Landeta (nommé l'été dernier).

afp/rp