(Avec déclaration de la CNS, de l'Onu §1-4, 6-7)

NATIONS UNIES, 20 janvier (Reuters) - Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, examine ses options après la réponse "décevante" de l'Iran à son invitation à participer à la conférence de "Genève II" sur la Syrie, mercredi, que l'opposition syrienne menace de boycotter.

Dans un communiqué diffusé en début de soirée, la Coalition nationale syrienne (CNS), organe représentatif de l'opposition en exil, a fait savoir qu'elle attendait une déclaration de Ban Ki-moon dans "les prochaines heures", après quoi la CNS arrêtera sa position définitive quant à sa participation à la réunion.

La CNS avait dans un premier temps donné au secrétaire général de l'Onu jusqu'à 19h00 GMT ce lundi pour retirer son invitation à Téhéran si la République islamique refusait d'accepter le principe d'une transition politique à Damas, entérinée en juin 2012 lors de la conférence de "Genève I".

En annonçant avoir invité l'Iran dimanche soir, Ban Ki-moon avait expliqué s'être entretenu longuement ces derniers jours avec Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, et être convaincu que Téhéran était désormais en accord avec la "déclaration de Genève" de 2012.

Or, Téhéran a répété lundi son refus de toute "condition préalable" à sa participation.

Ces déclarations ne sont "pas conformes" aux assurances que l'Iran avait fournies, a dénoncé le porte-parole du secrétaire général Martin Nesirky dans un communiqué.

Téhéran déçoit "en n'acceptant pas que la conférence de Genève soit basée (...) sur la mise en oeuvre totale du communiqué de Genève du 30 juin 2012, y compris l'établissement par consentement mutuel d'un organe de gouvernement transitoire doté des pleins pouvoirs exécutifs", a-t-il dit.

Plusieurs diplomates occidentaux ont exprimé sous le sceau de l'anonymat leur surprise face à la décision "hâtive" de Ban, qui a compromis la tenue de la conférence.

"Genève va-t-il avoir lieu? C'est une question à laquelle nous ne pouvons répondre pour le moment", a déclaré l'un d'eux.

L'ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine, a à l'inverse assuré que Moscou et Washington avaient "évidemment été consultés" et qu'un boycott de Genève II par l'opposition syrienne serait "une grosse erreur".

La décision d'inviter l'Iran n'était "pas hâtive" et n'était "pas une surprise" pour les autorités américaines, a dit de son côté le porte-parole de Ban Ki-moon. (Tangi Salaün et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)