(Actualisé après la fin des rencontres avec Morsi)

LE CAIRE/GAZA, 9 janvier (Reuters) - Le président égyptien Mohamed Morsi a eu mercredi soir au Caire des entretiens séparés avec les chefs du Fatah Mahmoud Abbas et du Hamas Khaled Mechaal pour tenter de relancer le dialogue entre les "frères ennemis" palestiniens.

Aucun signe de progrès n'a été enregistré à l'issue de ces rencontres, a-t-on indiqué de sources palestinienne et égyptienne.

Le chef de l'Etat égyptien, issu de la confrérie des Frères musulmans dont le Hamas est la branche palestinienne, a reçu séparément les deux hommes pour évoquer l'accord de réconciliation signé en avril 2011 mais jamais mis en oeuvre.

Le porte-parole de la présidence égyptienne, Yasser Ali, n'a pas fait état de progrès significatifs après la rencontre entre Mohamed Morsi et Mahmoud Abbas, tout en soulignant que Le Caire n'épargnerait aucun effort pour aboutir à une réconciliation.

Les autorités égyptiennes espéraient ensuite réunir Abbas et Mechaal dans la même pièce en présence de Morsi, mais le président de l'Autorité palestinienne ne souhaite pas donner publiquement à son rival du Hamas un statut équivalent au sien.

Les deux hommes devaient se voir dans la soirée en l'absence du président égyptien, indique-t-on de source palestinienne.

Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Rouhri, a de son côté relativisé l'importance de cette rencontre, en évoquant des "discussions exploratoires."

"Les dirigeants égyptiens veulent savoir où on en est et explorer les conditions d'une relance des efforts de réconciliation", a-t-il ajouté.

LA FIN DES DISSENSIONS ?

Vendredi dernier, le président de l'Autorité palestinienne a promis la fin des dissensions avec le Hamas, au moment où ses partisans défilaient par centaines de milliers dans la bande de Gaza avec la bénédiction du mouvement islamiste qui contrôle l'enclave.

Ce défilé illustre l'apaisement progressif intervenu entre les deux organisations qui s'étaient violemment affrontées après les élections législatives de janvier 2006. Les combattants du Hamas avaient chassé le Fatah du territoire l'année suivante.

L'impasse dans laquelle se trouvent les négociations de paix avec Israël ont favorisé ce rapprochement, tout comme l'opération "Pilier de défense" que Tsahal a menée en novembre dans la bande de Gaza.

Le Mouvement de la résistance islamique, qui reste voué à la destruction d'Israël, est sorti largement renforcé des combats qui ont fait rage pendant huit jours dans la bande de Gaza.

Les médiateurs égyptiens n'ont pas ménagé leurs efforts ces dernières années pour réconcilier les deux mouvements, qui ne sont toutefois pas parvenus à s'entendre sur le partage du pouvoir et le contrôle des armes.

Mais, depuis le cessez-le-feu à Gaza conclu sous l'égide du Caire, Khaled Mechaal parle plus que jamais de réconciliation.

Reste qu'en intégrant des représentants du mouvement islamiste, l'Autorité palestinienne (AP) prendrait le risque de se couper totalement du gouvernement israélien, qui refuse toute négociation avec le Hamas. (Nidal Almughrabi; Jean-Loup Fiévet et Hélène Duvigneau pour le service français)