AMUDA, Syrie, 10 février (Reuters) - Les Forces démocratiques de Syrie (FDS) n'ont reçu aucune demande de transfert des deux djihadistes britanniques du groupe Etat islamique (EI) qu'elles ont capturés le mois dernier dans le nord de la Syrie, a déclaré vendredi soir un haut responsable de cette alliance kurdo-arabe soutenue par les Etats-Unis.

"Nous n'avons reçu aucune requête officielle émanant d'une partie internationale pour livrer ces deux prisonniers", a dit Redur Xelil à Reuters, ajoutant que les FDS étudieraient toute demande en ce sens.

Des responsables américains ont révélé jeudi que les FDS avaient capturé le mois dernier Alexanda Kotey et El Shafee ElSheikh, deux djihadistes britanniques impliqués dans la torture et l'assassinat d'otages occidentaux en Syrie au côté de deux de leurs compatriotes, dont Mohammed Emwazi, surnommé "Jihadi John" par les médias britanniques, tué fin 2015.

Le quatrième membre du groupe, Aine Davis, est emprisonné en Turquie. Tous sont originaires de l'ouest de Londres.

Outre le journaliste américain James Foley et d'autres otages occidentaux assassinés, le quatuor a eu sous sa responsabilité les otages français Nicolas Hénin, Pierre Torrès, Didier François et Edouard Elias, libérés en 2014.

Les FDS ont diffusé vendredi des photos des deux hommes.

Xelil a par ailleurs confirmé que des représentants de la coalition internationale anti-EI sous commandement américain avaient participé à leur interrogatoire.

Alexanda Kotey a été capturé le 24 janvier dans une zone rurale de la province de Rakka alors qu'il tentait de gagner la Turquie. On ignore dans quelles circonstances son compatriote a été arrêté.

D'après le New York Times, le gouvernement britannique les a déchus de leur citoyenneté.

En décembre dernier, le ministre britannique de la Défense, Gavin Williamson, a estimé que les Britanniques membres de l'Etat islamique en Syrie et en Irak devaient être pourchassés et tués.

"Très simplement, mon avis est qu'un terroriste mort ne peut plus faire du mal à la Grande-Bretagne. Nous devrions faire tout ce que nous pouvons pour détruire et éliminer cette menace", a-t-il déclaré dans une interview accordée au Daily Mail. (Rodi Said avec Mark Hosenball à Washington et Orhan Coskun à Istanbul Henri-Pierre André pour le service français)